Face aux accessoires connectés aux fonctionnalités en pleine évolution, tels que les montres, lunettes et bagues, les smartphones gagnent un nouvel élan grâce à l’intelligence artificielle et conservent leur place en tant qu’outil de communication quotidien.
Pour Yann LeCun, chercheur éminent chez Meta et considéré comme l’un des pères de l’intelligence artificielle moderne, les images sont désormais capturées et envoyées directement par des lunettes.
Ces lunettes connectées ont été développées par le groupe Meta en partenariat avec la marque Ray-Ban. Elles sont capables de jouer de la musique, de prendre des photos ou de diffuser des vidéos en direct.
Alors que le salon mondial du mobile s’est ouvert lundi à Barcelone, une note de l’université ouverte de Catalogne met en avant l’importance des « nouvelles gammes de produits permettant aux fabricants de diversifier les espoirs jusqu’ici concentrés sur les téléphones mobiles ».
César Córcoles, professeur en informatique, multimédia et communication, explique : « Nous verrons des prototypes et des démonstrations de lunettes équipées d’un écran minuscule et très limité devant nos yeux. »
À côté des montres et des autres appareils connectés, ces produits rendent-ils les smartphones obsolètes et dépassés ?
« Pas d’utilité suffisante »
Après deux années de baisse, les ventes de smartphones ont connu une hausse de 7 % en 2024, avec 1,2 milliard d’unités vendues, selon la société d’analyse Canalys.
Bien que ce taux de croissance semble modeste en comparaison avec celui des lunettes intelligentes, qui ont connu une augmentation de 210 % la même année selon les chiffres de Counterpoint, la taille du marché reste relativement limitée, avec un peu plus de deux millions de paires vendues.
L’exemple de l’AI Pin, un appareil lancé par la société américaine Humane en avril 2024, illustre la difficulté de concurrencer le smartphone classique.
Cet appareil, équipé d’un numéro de téléphone, d’une caméra et d’un mini-projecteur, était conçu pour être porté sur la poitrine et remplacer le téléphone. Mais la marque, récemment acquise par HP, a finalement cessé de vendre l’appareil.
Jack Leatham, analyste chez Canalys, estime que cet appareil « n’avait pas une utilité suffisante ».
Dans une déclaration à l’AFP, il observe : « C’est un gadget intéressant, mais les gens sont trop habitués aux interactions textuelles sur écrans tactiles, et je pense qu’il faudrait un produit vraiment exceptionnel pour changer cette habitude. »
Shen Ye, responsable du développement produit chez HTC Vive, spécialisée dans les accessoires de réalité virtuelle, partage ce constat.
Il explique : « Le plus difficile est de changer les comportements des gens. Nous utilisons toujours un clavier de type QWERTY parce que c’est ce à quoi nous sommes habitués. »
Des limites techniques
En outre, le développement d’accessoires connectés, souvent plus petits que les smartphones, nécessite des avancées techniques majeures dans le domaine des composants.
Jack Leatham souligne : « Il existe encore des limites en matière de puissance de calcul et d’autonomie des batteries. « On ne peut pas tout miniaturiser à l’extrême. »
Les montres connectées, qui permettent d’envoyer des messages et de passer des appels, sont largement axées sur les usages liés à la santé et au sport, mais restent dépendantes d’un smartphone.
Leatham affirme que « toutes les montres actuellement sur le marché sont conçues pour interagir avec le smartphone, et non pour le remplacer », soulignant l’intérêt des fabricants à multiplier les appareils plutôt qu’à les fusionner.
L’intelligence artificielle au service des smartphones
Dans le même temps, les smartphones ont pris un nouveau tournant grâce à l’intelligence artificielle.
Les derniers modèles d’d’ »Applee Samsung et de Xiaomi, moins limités en taille que les accessoires connectés, intègrent des « assistants intelligents » basés sur l’IA.
Leatham précise : « Tout l’investissement est dirigé vers l’intelligence artificielle. La vision des fabricants pour l’avenir repose vraiment sur la conservation du format actuel des smartphones, tout en les rendant plus utiles grâce à une intégration plus poussée de l’IA.
Selon les données de Canalys, la part des smartphones vendus avec des outils d’intelligence artificielle intégrés pourrait tripler d’ici 2028, passant de 16 % à 54 %.