Le parti Renaissance a décidé de ne pas investir de candidats dans une centaine de circonscriptions, ce qui a alimenté les spéculations sur d’éventuels accords avec Les Républicains (LR). Cependant, les leaders de LR nient tout accord national avec la macronie, affirmant leur volonté de rester indépendants.
Au sein de LR, la stratégie d’Éric Ciotti, qui a investi 62 candidats sous la bannière droite/RN, est vivement critiquée. Pour ses opposants, cette alliance avec Marine Le Pen est une double erreur : elle menace d’absorber la droite traditionnelle et compromet la perspective d’une ligne d’indépendance nécessaire pour reconstruire un pôle de droite en vue de la présidentielle. Un cadre du parti explique : « Ni Macron ni le RN ne partagent nos valeurs. Le vrai piège, dans lequel Ciotti est tombé, c’est la disparition de la droite. »
Certains députés LR, se considérant comme des rescapés d’un macronisme offensif, insistent sur la nécessité de maintenir une droite indépendante. Un cadre du parti souligne : « La CNI a travaillé dans ce sens, et si certains barons locaux se comportent de façon irresponsable, nous, nous mettons le plus de candidats possible face aux macronistes. »
Malgré ces déclarations d’indépendance, des soupçons d’accords locaux persistent. Par exemple, dans la 12e circonscription des Hauts-de-Seine, Jean-Didier Berger fait campagne sous les couleurs de plusieurs partis, dont Renaissance et Horizons. Dans le Val-de-Marne, Vincent Jeanbrun s’affiche sous le slogan « Ensemble pour la République ! », suggérant une alliance avec la majorité présidentielle.
Certains candidats LR semblent bénéficier d’un pacte de non-agression, comme Jean-Louis Thiériot en Seine-et-Marne, qui a un suppléant estampillé Renaissance/Horizons. De plus, 25 des 58 députés sortants investis par les rivaux de Ciotti n’ont pas de candidats macronistes face à eux.
Valérie Lacroute, présidente de la fédération LR de Seine-et-Marne, a renoncé aux législatives malgré son investiture par la CNI, dénonçant un « pacte de non-agression » autour de quatre circonscriptions. Elle se dit « écœurée » par ce qu’elle considère comme des négociations secrètes avec Renaissance pour faire barrage aux extrêmes. Dans un message adressé à Jean-François Copé, Jean-François Parigi et Valérie Pécresse, elle critique cette méthode, regrettant l’absence de représentation de la droite républicaine dans sa circonscription.
Dans l’entourage de Valérie Pécresse, on soutient qu’il n’y a « aucun accord » et que Valérie Lacroute « n’était pas en capacité d’y aller ». Cependant, cette réponse ne semble pas apaiser la déception de Lacroute, qui redoute la confusion parmi les électeurs.
La situation complexe au sein de LR met en lumière les tensions et les défis liés aux stratégies électorales et aux alliances, dans un contexte politique fragmenté où chaque parti cherche à maintenir son indépendance tout en naviguant les réalités locales et nationales.