Les Républicains : Une direction collégiale pour reconstruire un parti en crise

16 octobre, 2024 / Entrevue

Suite au départ d’Éric Ciotti, Les Républicains (LR) ont adopté une direction collégiale en attendant l’élection d’un nouveau président. Ce mardi, lors d’un bureau politique, il a été décidé que la direction provisoire serait assurée par un quatuor composé de la secrétaire générale Annie Genevard, l’eurodéputé François-Xavier Bellamy, le trésorier Daniel Fasquelle, et la députée Michèle Tabarot, également présidente de la Commission nationale d’investiture.

Laurent Wauquiez, actuel chef de file des députés LR et pressenti pour une éventuelle candidature à la présidentielle, a été chargé de piloter une réflexion sur la refondation du parti. L’idée est de restructurer LR, affaibli par les récentes crises internes, notamment après l’alliance controversée d’Éric Ciotti avec le Rassemblement National lors des législatives.

Un parti à reconstruire

Pour l’instant, aucun calendrier précis n’a été fixé pour l’élection d’un nouveau président. Un député LR a d’ailleurs insisté sur la nécessité de privilégier la refondation d’un projet avant de choisir un leader pour l’incarner. Le parti, qui ne compte que 47 députés à l’Assemblée, tente de se reconstruire après plusieurs mois de turbulences.

Avec Michel Barnier désormais à Matignon, certains membres du parti espèrent redonner un second souffle à la formation, mais l’ambiance reste marquée par des doutes. « La marque LR est en perte de vitesse », admet un parlementaire, tandis qu’un autre pointe du doigt l’organisation interne, la comparant à « une mairie de province » plutôt qu’à une machine de guerre politique.

Laurent Wauquiez à la manœuvre

Laurent Wauquiez, souvent vu comme le successeur naturel à la tête de LR, reste prudent. Bien que beaucoup le pressent de se déclarer, il préfère pour l’instant se concentrer sur la refondation du parti et sur l’amélioration de son image. « Il ne veut pas répéter les erreurs de Sarkozy en 2014, qui avait transformé l’UMP en Les Républicains sans apporter de véritable renouveau », précise un proche.

Certains au sein du parti, comme Othman Nasrou, estiment que Wauquiez a déjà fait preuve d’un leadership fort en revitalisant la droite républicaine. D’autres, en revanche, critiquent son absence médiatique récurrente.

Entre espoir et incertitudes

Les avis divergent quant à l’avenir de LR. Si certains, comme Vincent Jeanbrun, député de La Droite républicaine, estiment que le parti peut encore redevenir une force politique majeure, d’autres sont plus pessimistes. « La situation est critique », confie un parlementaire, pointant du doigt l’absence de direction claire.

Malgré une légère hausse des adhésions dans certaines fédérations depuis la nomination de Michel Barnier au gouvernement, la ligne politique du parti reste floue pour de nombreux observateurs. Cette réunion du bureau politique a permis de dresser un état des lieux, mais la véritable refondation de LR, tant attendue, semble encore loin.

Alors que la droite républicaine cherche son nouveau souffle, la pression monte pour trouver une personnalité capable de porter ce projet de refondation. Wauquiez, Lisnard, Bertrand : les potentiels candidats se préparent, mais le chemin vers la reconstruction semble semé d’embûches.