À peine réunis après les élections législatives anticipées, les nouveaux députés Les Républicains (LR) se trouvent déjà divisés entre deux stratégies pour peser sur l’Assemblée nationale. Malgré une campagne difficile, les Républicains ont réussi à remporter une soixantaine de sièges lors du second tour, et deux tiers de ces élus ont été réélus le dimanche 7 juillet. Cependant, la question de la ligne à adopter pour ce groupe de droite se pose désormais de manière urgente.
Indépendance et refus des compromissions
Certains députés LR prônent une ligne de stricte indépendance, refusant toute compromission avec la majorité présidentielle. « On n’est pas monté dans le bateau de la Macronie avant l’élection, ce n’est pas pour y monter après », a déclaré un député LR à franceinfo. Cette position est soutenue notamment par Laurent Wauquiez, qui ambitionne de prendre la présidence du groupe. Ses partisans insistent sur son charisme et son expérience.
Le bloc central en question
En revanche, d’autres élus plaident pour une collaboration intelligente avec la majorité présidentielle afin de contrer le Nouveau Front populaire (NFP). Philippe Juvin, député des Hauts-de-Seine, appelle à la formation d’un « bloc central » pour éviter le « péril » d’une montée en puissance du NFP à Matignon. Selon lui, ce bloc central a un rôle historique à jouer, malgré les différences importantes entre les Républicains et les anciens députés de la majorité présidentielle. Juvin insiste sur la nécessité de gouverner de manière raisonnable pour ne pas bloquer l’Assemblée.
Vers une scission des Républicains ?
Ces divergences stratégiques posent la question d’une possible scission du groupe LR. De nombreux députés souhaitent également changer le nom du groupe pour se détacher de la marque Les Républicains, jugée obsolète. Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, a déclaré sur TF1 qu’il fallait « tout refaire » à droite pour reconstruire un grand parti de droite pour la France.
Les prochaines étapes
Les premières réunions de groupe, prévues dès le 9 juillet, devraient apporter des éléments de réponse quant à la ligne et au positionnement du groupe. Ces discussions seront cruciales pour déterminer si les Républicains pourront surmonter leurs divisions internes ou s’ils se dirigeront vers une scission.
Conclusion
Les Républicains sont à la croisée des chemins. Entre le refus des compromissions et le désir de ne pas bloquer l’Assemblée, ils doivent trouver une voie qui leur permettra de peser sur la scène politique française tout en restant fidèles à leurs valeurs. Les prochains jours seront déterminants pour l’avenir du parti et de la droite en France.