Les Reines du shopping” : un ancien employé réclame 90 000 euros à la société de production

Entrevue 1

Un ancien employé de la société de production Hervé Hubert, connue pour ses émissions telles que “Les Reines du shopping” et “Mask Singer”, a déposé une plainte pour “tentative d’escroquerie au jugement”. Ce salarié estime que son manque à gagner s’élève à plus de 90 000 euros pour la période allant d’août 2013 à décembre 2021.

En tant qu’administrateur de production dans l’audiovisuel, cet employé avait rejoint la société Hervé Hubert en 2013, au moment du lancement des “Reines du shopping” sur M6. Engagé en CDDU (contrat à durée déterminée d’usage), il a travaillé sans interruption sur l’administration de production de cette émission pendant près de huit ans. Cependant, au fil du temps, ses responsabilités se sont étendues à d’autres programmes de la société, allongeant considérablement ses journées de travail sans compensation salariale adéquate.

Malgré des augmentations significatives pour d’autres postes dans la société, cet employé n’a reçu qu’une modeste augmentation de 4,16 % en sept ans. Il dénonce également une surcharge de travail et un non-paiement systématique des heures supplémentaires. En 2021, après avoir quitté l’entreprise pour se consacrer à des projets personnels, il a décidé de contester ces pratiques.

La société Hervé Hubert a présenté aux prud’hommes des feuilles d’heures signées à l’avance, stipulant huit heures de travail quotidien, sans jamais les rectifier pour les heures supplémentaires effectuées. Estimant qu’il s’agit là de faux, l’avocat de l’ancien salarié a suspendu la procédure prud’homale pour déposer une plainte pénale auprès du parquet de Paris.

De son côté, Hervé Hubert exprime son étonnement face à cette plainte et affirme que l’employé souhaite récupérer de l’argent pour maintenir sa propre entreprise. L’affaire, qui illustre le conflit entre un intermittent du spectacle et une grande société de production, pourrait mettre en lumière les conditions de travail souvent précaires dans le secteur audiovisuel.

Un conflit qui soulève des questions sur le respect des droits des intermittents

Pour l’avocat de l’ancien salarié, cette affaire pourrait bien représenter un cas emblématique des difficultés rencontrées par les intermittents du spectacle, souvent contraints de travailler de longues heures sans juste compensation. Alors que de nombreux autres intermittents déplorent des situations similaires, le secteur de l’audiovisuel pourrait être contraint de revoir ses pratiques en matière de rémunération et de conditions de travail. Le président de l’Union nationale de défense des intermittents de l’audiovisuel (UNDIA) pointe d’ailleurs du doigt le non-paiement récurrent des heures supplémentaires, un problème largement répandu selon une enquête menée en 2020.

Le dénouement de cette affaire pourrait avoir des répercussions importantes pour la régulation des conditions de travail dans le secteur audiovisuel français.

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