Depuis une dizaine de jours, les Jeux Olympiques de Paris 2024 battent leur plein, mais les réactions au sein de la gauche française restent variées et souvent conflictuelles. Alors qu’Emmanuel Macron a appelé à une « trêve olympique et politique », La France Insoumise (LFI) continue d’exprimer une vive critique de cet événement mondial.
Le 25 juillet, à la veille de la cérémonie d’ouverture, le groupe parlementaire LFI a lancé une « commission d’enquête populaire » pour évaluer les « implications sociales, économiques et écologiques » des JO. Selon les Insoumis, le modèle actuel des Jeux, orchestré par le Comité International Olympique (CIO), s’éloigne de l’esprit sportif originel pour devenir une grande opération commerciale. Pour eux, les JO sont désormais plus une vitrine du « sport business » qu’une célébration authentique du sport.
Cette critique ne fait pas l’unanimité à gauche. Une élue écologiste parisienne juge la démarche des Insoumis comme une forme de « rabat-joie », soulignant que les JO offrent un moment précieux de cohésion nationale après une période marquée par des tensions politiques. Elle argue que les JO mettent en lumière les réussites des sportifs français, souvent issus de l’immigration, et jouent un rôle important en contrant les discours extrémistes.
D’autres membres de la gauche, plus mesurés, expriment une certaine réserve tout en restant ouverts à l’aspect positif des JO. David Belliard, adjoint écologiste à la mairie de Paris, avait précédemment exprimé ses doutes sur l’impact écologique des Jeux. Cependant, certains socialistes parisiens, tels que Lamia El Aaraje, voient dans cet événement une opportunité pour Paris de se moderniser et de renforcer son image de ville à la fois traditionnelle et innovante.
Du côté des socialistes, l’enthousiasme est palpable. Lamia El Aaraje se félicite de l’occasion que les JO offrent pour promouvoir Paris comme une ville alliant patrimoine et modernité. Patrick Kanner, patron des sénateurs socialistes et ancien ministre des Sports, admet les limites des JO tout en appelant à profiter de la « trêve olympique » pour apprécier ce moment d’unité collective. Selon Kanner, bien que les JO ne résoudront pas les problèmes de pouvoir d’achat ou de réchauffement climatique, ils offrent un répit bienvenu dans le débat politique.
Ainsi, à l’heure où les Jeux Olympiques de Paris 2024 captivent l’attention du monde, la gauche française reste profondément divisée. Les divergences de vues sur l’événement révèlent un spectre de préoccupations allant de la critique du « sport business » à l’appréciation des bénéfices symboliques et pratiques des Jeux. En dépit de ces tensions, l’engouement populaire pour les JO crée un moment de pause, peut-être même d’unité, dans le paysage politique français.