Les paysans montent à Paris : la Coordination rurale érige la défense agricole en combat national

Entrevue 1

Paris à l’aube d’une mobilisation agricole historique. Déterminés à faire entendre la voix des oubliés de la nation, les agriculteurs, menés par la Coordination rurale (CR), ont lancé un appel à manifester dès ce lundi 6 janvier 2025. Le ton est donné : il ne s’agit pas de simples revendications, mais d’une exigence vitale pour la survie de notre souveraineté alimentaire. « Il n’y a pas de pays sans paysans », martèle la CR, rappelant que la France se doit de protéger ses fermiers face à l’avalanche des crises et des décisions étrangères qui mettent à genoux notre agriculture.

Une mobilisation étouffée par l’État

Malgré l’urgence de la situation, le gouvernement a choisi le silence et la répression. Les préfectures de Paris et du Val-de-Marne ont interdit tout rassemblement non déclaré entre dimanche soir et lundi midi, dans une tentative manifeste de museler le second syndicat agricole français. Mais la Coordination rurale, forte de son ancrage local et de son sens de l’organisation, ne cède pas. « Nous obéirons à la loi, mais notre mobilisation aura lieu. Dans la nuit, nous serons prêts », affirme Christian Convers, secrétaire général du syndicat.

La présidente de la CR, Véronique Le Floc’h, a défendu sur les ondes l’idée d’une mobilisation pacifique mais ferme : « Nous n’allons pas bloquer la population, mais nous voulons faire comprendre au gouvernement que nos attentes sont légitimes. » Des centaines de tracteurs et d’agriculteurs en voiture convergent vers la capitale. Leur message est clair : les producteurs français ne se laisseront pas broyer par les politiques libérales ni par les accords de libre-échange destructeurs comme celui avec le Mercosur.

À l’heure où l’inflation fait exploser les coûts de production et où les normes étrangères envahissent nos marchés, les agriculteurs français sont au bord du gouffre. Le ministère de l’Agriculture admet lui-même que plus de 150 000 exploitations sont en détresse financière, mais seules 30 000 d’entre elles ont reçu une aide, à hauteur de 9 000 euros en moyenne. « C’est une goutte d’eau face à l’ampleur des besoins », dénonce la CR.

Loin de se limiter à des doléances matérielles, les revendications portent sur la dignité et la protection des petits exploitants. « Nous ne pouvons plus être les sacrifiés d’une mondialisation débridée », martèle Le Floc’h. La CR demande un contrôle accru des importations, la réduction des normes absurdes imposées aux producteurs français et un soutien réel pour garantir la souveraineté alimentaire du pays.

Une révolte agricole pour toute la France

Le choix du timing n’est pas anodin. La mobilisation survient à la veille de l’ouverture de la campagne pour les élections aux chambres d’agriculture, un enjeu crucial pour la représentation des agriculteurs. Actuellement dominée par la FNSEA, l’instance pourrait voir son échiquier bousculé par la montée en puissance de la CR, symbole d’un renouveau et d’une résistance patriote.

La tension est palpable. Alors que les « bonnets jaunes » de la CR gagnent en visibilité, le gouvernement persiste dans sa stratégie d’évitement. Les dirigeants de la CR espéraient être reçus par le Premier ministre avant ce lundi, mais Matignon a choisi de temporiser jusqu’au 13 janvier. « Le gouvernement veut jouer au chat et à la souris, mais notre patience atteint ses limites », prévient Le Floc’h.

Les enjeux dépassent largement le cadre du secteur agricole. C’est la question de l’indépendance et de l’identité française qui se joue dans ces manifestations. Les agriculteurs représentent le dernier rempart contre l’uniformisation imposée par Bruxelles et les diktats des grandes puissances économiques. En défendant les petits exploitants, la CR défend chaque Français attaché à son terroir, à ses traditions et à une alimentation saine. À l’aube de cette mobilisation, il est impératif de soutenir nos paysans. Car, comme le rappelle la Coordination rurale : « Il n’y a pas de pays sans paysans. »

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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