Les microplastiques ne se contentent plus d’infester les océans ou d’être retrouvés jusque dans le sang humain : ils compromettent aussi la sécurité alimentaire mondiale. Selon une étude publiée dans la revue PNAS, ces minuscules particules plastiques perturbent la photosynthèse des plantes, limitant leur croissance et, in fine, la productivité agricole.
En compilant 157 études scientifiques et analysant plus de 3 300 données, les chercheurs de l’université de Nankin ont constaté un effet préoccupant : la photosynthèse des cultures terrestres recule de 6 à 18 %, celle des algues marines de 2 à 12 %, et celle des algues d’eau douce de 4 à 14 %. Une baisse significative des rendements agricoles qui pourrait s’aggraver avec l’accumulation croissante de plastique dans les sols.
Le biologiste marin Marcus Eriksen, spécialiste de la pollution plastique, avoue lui-même avoir été sidéré par l’ampleur du phénomène. Alors que les études sur les risques des microplastiques pour la santé humaine se multiplient, cette nouvelle alerte souligne un impact bien plus vaste, touchant directement notre capacité à nourrir la planète. Une pollution invisible, mais aux conséquences bien tangibles.