L’avenir de Micromania, l’enseigne emblématique spécialisée dans la vente de jeux vidéo en France, est désormais en suspens. Son propriétaire, le groupe américain GameStop, a brutalement annoncé sa mise en vente via un simple message posté sur les réseaux sociaux. Une nouvelle qui a pris de court les quelque 1 200 salariés des 300 boutiques de l’enseigne, alors que le secteur est déjà fragilisé par la montée du numérique et la dématérialisation des jeux vidéo.
Dans les magasins, l’annonce a eu l’effet d’un choc, mais la vie continue. Si Micromania tient à rassurer ses clients et assure que « les activités se poursuivent normalement », l’annonce de sa mise en vente n’en reste pas moins brutale. Ryan Cohen, PDG de GameStop, a relayé l’information sur X entre deux publications polémiques sur le wokisme, le socialisme et les taxes élevées. Une communication qui laisse perplexe et contraste avec l’attachement des joueurs français à leurs magasins.
Wilfried Agapit, délégué syndical CFDT chez Micromania, veut néanmoins croire en l’avenir de la marque. Il rappelle que la dématérialisation est loin d’avoir totalement supplanté le format physique en France. « Aux États-Unis et en Asie, le numérique représente 80 à 90 % des ventes de jeux. Chez nous, c’est encore autour de 50 %. Il y a un attachement très important pour le ‘physique’. » Une particularité qui a permis à l’enseigne de diversifier son offre en intégrant des produits dérivés et de maintenir sa rentabilité là où d’autres ont échoué.Les chiffres parlent en faveur de Micromania : environ 10 millions d’euros de bénéfices en 2023, des résultats positifs en 2024, et une année 2025 prometteuse avec l’arrivée attendue de la Switch 2, la future console de Nintendo. Un contexte qui pourrait attirer un repreneur et prolonger l’aventure de cette enseigne historique. Pour les joueurs et les employés, le compte à rebours est lancé.