Le collectif féministe français Nemesis a fait une apparition remarquée à Londres ce samedi 26 octobre, en participant à une manifestation en faveur de la liberté d’expression et en soutien au militant Tommy Robinson, dont les partisans réclamaient la libération après son placement en détention pour avoir, selon les autorités, attisé les émeutes estivales en Angleterre. Sous la direction d’Alice Cordier, le collectif avait dépêché une délégation à l’invitation des équipes de Robinson pour cet événement centré sur les libertés et les questions identitaires au Royaume-Uni. Quatre porte-paroles de Nemesis ont pris la parole devant une foule de manifestants pour présenter les actions du groupe.
Lors de son intervention, la militante et porte-parole Yona Faedda a rappelé les origines et les objectifs du collectif, qui défend une vision de droite du féminisme. Les membres de Nemesis ont évoqué leurs actions, à la fois sur le terrain et en ligne, visant à dénoncer ce qu’elles considèrent comme des atteintes aux valeurs françaises. Parmi leurs opérations les plus médiatisées figure leur réponse en décembre dernier à une couverture controversée du magazine britannique Dazed, qui représentait la France sous les traits de femmes voilées aux couleurs nationales. En réaction, le collectif avait recréé la couverture en mettant en scène trois jeunes femmes vêtues de robes, entourées de symboles du terroir français comme le saucisson et le fromage, pour défendre une image traditionnelle de la France.
À Londres, les militantes ont également abordé les difficultés qu’elles rencontrent en France, en particulier les arrestations qui ont suivi certaines de leurs actions militantes. « Les retours que nous recevons depuis hier sont incroyables », a confié l’une des porte-paroles à Entrevue. « Des personnes souhaitent même créer une antenne à Londres. C’était un moment magique, qui nous a rendues plus déterminées que jamais ! L’émotion, nos discours, les gens qui nous serraient dans leurs bras pour nous remercier… C’était une expérience inoubliable. J’espère que l’on pourra bientôt vivre cela en France. »
La manifestation, qui a réuni plus de 250 000 participants selon les organisateurs, s’est déroulée sous haute surveillance policière en raison des tensions persistantes depuis les émeutes estivales en Angleterre. En plus du soutien à Robinson, les manifestants ont appelé à un durcissement des politiques migratoires, notamment le retour du projet controversé d’expulsion des migrants vers le Rwanda, abandonné par le gouvernement travailliste depuis son arrivée au pouvoir.
En parallèle, une contre-manifestation antifasciste s’est tenue à Londres, organisée par le groupe Stand Up to Racism avec la participation de divers syndicats et ONG. L’événement, soutenu par des groupuscules antifascistes et d’extrême gauche, visait à dénoncer ce qu’ils qualifiaient de xénophobie et d’extrémisme dans les revendications des manifestants pro-Robinson. Raphaël Arnault, député de La France insoumise (LFI) et figure de proue des mouvances antifascistes en France, a participé à cette contre-manifestation. Il a partagé un selfie sur les réseaux sociaux depuis la gare de Londres, affirmant être venu « soutenir les camarades antifascistes locaux ».
Pour éviter les affrontements, la police londonienne a déployé un dispositif de sécurité conséquent, bloquant les accès afin d’empêcher les deux cortèges de se croiser. Les manifestations se sont finalement conclues à proximité de Parliament Square sans incidents majeurs, malgré un contexte de fortes tensions.