Les eurodéputés excluent les alliés de Bardella des postes clés au parlement européen

17 juillet, 2024 / Entrevue

Les eurodéputés nouvellement élus ont uni leurs forces ce mardi pour empêcher le groupe « Patriotes pour l’Europe », présidé par Jordan Bardella, d’accéder à des postes importants au Parlement européen à Strasbourg. L’exclusion du Rassemblement national des postes clés, un objectif pour le camp présidentiel et la gauche à l’Assemblée nationale, est désormais une réalité au Parlement européen.

Cette exclusion intervient malgré la percée significative des droites nationales au Parlement européen. La formation « Patriotes pour l’Europe » est devenue la troisième force de l’hémicycle, regroupant 84 eurodéputés issus du Rassemblement national (RN), du parti espagnol Vox, et des alliés du hongrois Viktor Orban, récemment en visite chez Poutine.

Les Ambitions écartées

Numériquement importante, cette nouvelle formation aurait pu obtenir deux des 14 vice-présidences du Parlement européen selon la répartition habituelle. Le groupe d’extrême droite avait proposé le Français Fabrice Leggeri, ancien chef de Frontex, et la Tchèque Klara Dostalova pour ces postes. Toutefois, ils ont été écartés par le vote des autres forces politiques.

Rejets et réactions

Fabrice Leggeri a exprimé sa déception en déclarant : « On a l’impression qu’on ne respecte pas le vote des électeurs ». Pedro Lopez de Pablo, porte-parole du PPE, le principal parti de droite à Strasbourg, a justifié cette décision en affirmant : « Nous ne voulons pas voir les amis de Poutine représenter l’institution ». Terri Reintke, co-dirigeante des Verts, avait déjà appelé à « maintenir le cordon plus que jamais ».

Des figures controversées comme le général italien Roberto Vannacci, auteur de propos homophobes, misogynes et anti-migrants, suscitent en effet de fortes réticences. La formation pourrait également être exclue des présidences de commissions parlementaires la semaine prochaine.

Réactions en France

Marie Toussaint, ancienne cheffe de file des Verts pour les élections européennes, a salué cette décision comme une « bonne nouvelle ». Manon Aubry, des Insoumis, s’est également réjouie du recul de l’extrême droite, demandant si cette prise de position ne devrait pas servir de « leçon pour la France » alors que les postes-clés de l’Assemblée nationale doivent être attribués à partir de ce jeudi.

Une exception notable

L’autre principale formation d’extrême droite au Parlement européen, ECR, avec ses 78 eurodéputés associés à la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, a quant à elle obtenu deux vice-présidences. Contrairement aux Patriotes, ces élus sont atlantistes et favorables au soutien militaire à l’Ukraine, ce qui leur permet d’échapper au cordon sanitaire.

Cette exclusion des Patriotes pour l’Europe des postes clés au Parlement européen marque une nouvelle étape dans la lutte contre l’influence de l’extrême droite en Europe, tout en soulignant les divisions internes parmi les partis d’extrême droite.