Le département d’État américain a annoncé mardi la fermeture du Global Engagement Center (GEC), une agence spécialisée dans la lutte contre la désinformation étrangère. Cette décision intervient suite à la suppression de son financement par le Congrès lors des négociations budgétaires pour éviter une paralysie gouvernementale.
Une mission cruciale abandonnée
Créé en 2016, le GEC avait pour vocation de traquer et contrer la désinformation orchestrée par des pays rivaux des États-Unis, notamment la Chine et la Russie. Doté d’un budget annuel de 61 millions de dollars et employant environ 120 personnes, l’organisme constituait la seule agence fédérale dédiée à cette mission. Son responsable, James Rubin, soulignait encore récemment l’importance de son travail, en particulier pour répondre aux campagnes d’ingérence étrangères, notamment sur des sujets sensibles comme la guerre en Ukraine.
En juin dernier, le GEC avait déployé un organisme multinational basé à Varsovie pour contrer la désinformation russe sur ce conflit. L’agence avait également publié un rapport alarmant sur les milliards de dollars investis par la Chine dans la diffusion de propagande et la réduction de la liberté d’expression dans le monde.
Malgré ces initiatives, le GEC faisait face à des critiques croissantes, principalement de la part des républicains à la Chambre des représentants. Ces derniers accusaient l’agence de censure et de surveillance de citoyens américains. Le milliardaire Elon Musk, principal soutien de Donald Trump, l’avait qualifié de « pire agent de censure gouvernementale » et de « menace pour la démocratie ». En 2023, Musk, désigné coresponsable d’une commission pour l’efficacité gouvernementale par Donald Trump, avait publiquement plaidé pour des coupes budgétaires drastiques. Il considérait le GEC comme un exemple d’instrumentalisation des médias par l’État fédéral.
La fin d’un chapitre
La fermeture du GEC marque une tournure importante dans la politique américaine de lutte contre la désinformation étrangère. Avec la suppression de son financement, les efforts des États-Unis pour contrer la propagande venue de l’étranger devront être réorientés. James Rubin et d’autres responsables avaient pourtant insisté sur le rôle crucial de cette agence dans la protection de la souveraineté américaine et de la liberté d’expression mondiale.
Pour l’instant, aucune alternative n’a été annoncée, et le compte officiel du GEC sur le réseau X (anciennement Twitter) est déjà inactif. Cette fermeture laisse un vide dans l’arsenal américain contre la désinformation, au moment où les campagnes d’ingérence étrangères se multiplient et gagnent en complexité.