Les Émirats alertent sur les affiliations islamistes des nouveaux dirigeants syriens

Entrevue 1

Les Émirats arabes unis ont exprimé leurs préoccupations face aux affiliations islamistes des groupes rebelles ayant renversé le président syrien Bachar al-Assad et qui détiennent désormais le pouvoir en Syrie.

Lors de la World Policy Conference, organisée par l’Institut français des relations internationales (IFRI) à Abou Dhabi, Anwar Gargash, conseiller diplomatique du président émirati Mohamed ben Zayed Al-Nahyane, a fait part de ses inquiétudes : « Nous entendons des messages raisonnables sur la volonté de ne pas imposer de système aux Syriens, mais d’un autre côté, la nature des nouvelles forces au pouvoir, leur affiliation aux Frères musulmans et à Al-Qaïda, sont des indicateurs assez inquiétants. »

Le haut responsable a souligné que, bien qu’un soutien aux Syriens soit nécessaire, il importe de rester vigilant, rappelant les conséquences dévastatrices des épisodes liés au groupe État islamique en Irak et en Syrie au cours de la dernière décennie.

La chute du régime Assad a été précipitée par une offensive éclair de 11 jours menée par une coalition rebelle dominée par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Ce dernier, dirigé par Abou Mohammad al-Jolani, affirme avoir rompu avec le jihadisme, mais reste classé comme organisation terroriste par plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis.

En réponse aux inquiétudes internationales, Mohammad al-Bachir, nommé Premier ministre de transition jusqu’au 1er mars, a promis de garantir un État de droit et de protéger les droits de tous. Cependant, les doutes persistent quant à l’idéologie et aux intentions réelles des nouveaux dirigeants.

Ce samedi, une réunion cruciale se tient à Aqaba, en Jordanie, où des ministres et responsables américains, européens, arabes et turcs discutent du dossier syrien. Cette rencontre vise à éviter une répétition des erreurs du passé et à définir une stratégie commune face à cette nouvelle donne géopolitique.

Anwar Gargash a conclu son discours en appelant à la prudence : « Nous avons la responsabilité de travailler pour ne pas répéter les erreurs du passé. »

Avec les inquiétudes croissantes des acteurs régionaux et internationaux, l’avenir de la Syrie reste incertain, tiraillé entre promesses de transition démocratique et crainte d’un nouveau cycle de radicalisation.

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