Depuis des mois, la campagne de Donald Trump multiplie les efforts pour gagner le soutien des électeurs arabo-américains et musulmans, déçus par la politique du gouvernement Biden sur le conflit israélo-palestinien. Lors d’un rassemblement à Novi, dans le Michigan, l’ancien président a mis en avant les leaders musulmans locaux, tels que l’imam Belal Alzuhiry, qui ont exprimé leur soutien à sa candidature. Cette manœuvre est une tentative stratégique de récupérer des voix dans un État clé où les Démocrates peinent à maintenir leur avantage.
La guerre à Gaza, déclenchée par les attaques du Hamas en octobre 2023, a suscité la colère au sein de la communauté arabo-américaine. De nombreux électeurs, traditionnellement acquis aux Démocrates, se montrent désormais indécis, voire favorables à l’ancien président. Une pétition, signée par plus de 100 000 sympathisants ou affiliés aux Démocrates, a exprimé le mécontentement à l’égard de la gestion du conflit, certains se déclarant « non engagés » ou prêts à voter pour un candidat tiers, voire pour Trump lui-même.
Le soutien de leaders tels que l’imam Alzuhiry illustre l’attrait croissant de Trump auprès de cette communauté, malgré ses déclarations passées controversées sur les musulmans et son décret de 2017 interdisant l’entrée aux États-Unis de citoyens de certains pays à majorité musulmane. Trump se présente désormais comme le candidat de la paix, promettant de mettre fin aux « guerres sans fin » au Moyen-Orient et en Ukraine. Cette approche séduit ceux qui souhaitent un changement dans la politique étrangère américaine.
Dans ce contexte, la campagne de Kamala Harris, candidate à la présidence, peine à apaiser les inquiétudes des électeurs musulmans. Malgré son appel à un cessez-le-feu à Gaza et son soutien à une solution à deux États, les critiques se multiplient, notamment sur son alignement avec la politique de Biden, perçue comme trop favorable à Israël. Les manifestations lors de ses récents déplacements dans le Michigan soulignent les divisions au sein de l’électorat, alors que certains militants pro-palestiniens l’appellent à prendre davantage ses distances avec la ligne du gouvernement.
Trump mise également sur le mécontentement à l’égard de certaines positions sociales des Démocrates, promettant de défendre des « valeurs familiales » qui résonnent avec les préoccupations des électeurs musulmans sur des questions d’éducation et de moralité publique. Cette stratégie vise à fracturer le soutien traditionnel des minorités envers les Démocrates, remettant en question la fidélité historique de ces électeurs.
Alors que le Michigan se profile comme un champ de bataille crucial pour l’élection présidentielle de novembre, les efforts de Trump pour courtiser la communauté arabo-musulmane pourraient peser lourd dans la balance. Le scénario de 2016, où une poignée de voix avait suffi à faire basculer l’État en faveur de Trump, pourrait bien se reproduire, menaçant les chances de Kamala Harris de devenir la première femme présidente des États-Unis.