Les couvreurs-zingueurs de Paris candidats au patrimoine immatériel de l’Unesco

Entrevue 1

Les couvreurs-zingueurs des célèbres toits de Paris ont été sélectionnés par le ministère de la Culture pour représenter la France lors de la prochaine session du patrimoine immatériel de l’Unesco en décembre 2024 au Paraguay. Cette reconnaissance est attendue depuis plus de dix ans et met en avant un métier ancien, crucial pour l’identité architecturale parisienne, mais confronté aux défis du changement climatique.

Cette candidature met en lumière les savoir-faire des couvreurs-zingueurs et des ornemanistes, artisans responsables de la création des éléments distinctifs des toits parisiens, tels que les œils-de-bœuf et les lucarnes. « Paris vu d’en haut, ça se voit qu’on n’est pas dans une autre ville », s’émerveille Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement, qui est à l’origine de cette initiative. Le projet initial visait à inscrire les toits de Paris au patrimoine mondial de l’Unesco, mais a évolué pour se concentrer sur la valorisation du métier lui-même.

La profession de couvreur-zingueur, essentielle pour maintenir la beauté des toits parisiens, fait face à une pénurie de main-d’œuvre, avec environ 500 postes non pourvus chaque jour. Le zinc, matériau recouvrant 80 % des toits parisiens, est également critiqué pour son rôle dans la surchauffe des logements, un problème exacerbé par le changement climatique.

Des études récentes ont montré que les toits en zinc contribuent à une élévation significative des températures dans les logements, surtout en été. Certains proposent de repeindre ces toits avec une peinture plus claire pour atténuer ce problème, mais cette solution est jugée inefficace par Gilles Mermet, coordinateur de la candidature, qui souligne que cela augmenterait les coûts sans résoudre durablement la surchauffe.

La candidature des couvreurs-zingueurs à l’Unesco est donc non seulement une reconnaissance de leur savoir-faire, mais aussi un appel à réfléchir sur l’avenir de la ville et les défis posés par le changement climatique.

Alice Leroy

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