La bataille autour du célèbre Boléro de Maurice Ravel prend une nouvelle tournure. Après la décision de 2024 du tribunal de Nanterre confirmant que l’œuvre appartient au domaine public, les ayants droit du compositeur et du décorateur Alexandre Benois ont déposé un recours en appel. Leur objectif est de faire reconnaître Benois comme co-auteur, ce qui prolongerait la protection de l’œuvre jusqu’en 2039. Cette démarche intervient après que la justice a estimé en première instance que les preuves fournies ne suffisaient pas à justifier un tel statut pour Benois.
Ce recours, bien que tardif, reste conforme à la procédure légale, les parties ayant dû gérer des délais liés à la traduction et à l’internationalité des dossiers. Outre la reconnaissance de droits supplémentaires, les héritiers revendiquent également des compensations financières pour le manque à gagner depuis l’entrée du Boléro dans le domaine public en 2016. Ils estiment que l’utilisation de l’œuvre dans des publicités, concerts et films aurait pu continuer à générer des revenus considérables.
Pendant ce temps, l’œuvre emblématique reste accessible à tous, suscitant un débat sur la durée et les limites des droits d’auteur. La Sacem, qui avait résisté à ce qu’elle qualifie de tentative d’extension artificielle de ces droits, continue de défendre la décision initiale. Ce nouvel épisode judiciaire, très attendu, pourrait à nouveau redéfinir les règles de la gestion des œuvres collaboratives et marquer un précédent dans le droit d’auteur international.