La FNSEA, principal syndicat agricole en France, a annoncé une nouvelle vague de mobilisations la semaine prochaine. Arnaud Rousseau, son président, a déclaré ce mercredi 20 novembre sur franceinfo que des actions seraient menées mardi, mercredi et jeudi, en collaboration avec les Jeunes Agriculteurs (JA), pour dénoncer les « entraves à l’agriculture ».
Des actions ciblées sur les administrations locales
Ces manifestations, organisées dans chaque département, cibleront des institutions et administrations considérées comme responsables de blocages pour les agriculteurs. « Ce sont les syndicats locaux qui décideront des actions concrètes, qu’il s’agisse de représentants de l’État, d’agences ou d’autres structures administratives », a précisé Arnaud Rousseau. Il a insisté sur l’objectif : mettre la pression tout en respectant les biens et les personnes.
Les revendications des agriculteurs incluent notamment le retour de l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France mais autorisé dans d’autres pays européens. Cet insecticide, jugé nocif pour les pollinisateurs, est particulièrement réclamé par les producteurs de noisettes et de betteraves à sucre. « L’écologie est une préoccupation pour les agriculteurs, mais il faut éviter de mettre notre production dans des impasses », a affirmé le président de la FNSEA.
Un autre point de tension majeur concerne l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, que les agriculteurs jugent néfaste pour leur profession. Cet accord, contesté pour ses impacts environnementaux et économiques, doit faire l’objet d’un débat au Parlement suivi d’un vote, comme l’a annoncé Matignon mardi.
Une mobilisation croissante
Ces nouvelles mobilisations font suite à des actions menées dans 85 départements lundi et mardi de cette semaine. Selon les autorités, 30 manifestations ont eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi, rassemblant près de 1 930 agriculteurs et 512 engins agricoles, sans incident majeur.
La colère des agriculteurs intervient dans un contexte où la profession se sent fragilisée par des décisions politiques et économiques perçues comme déconnectées des réalités du terrain. Alors que la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, déplore les actions de blocage et de dégradation, notamment à la frontière espagnole, Arnaud Rousseau maintient que la mobilisation doit se poursuivre pour défendre les intérêts de la profession face aux « contraintes inacceptables ».