Les aéroports français en difficulté face à une taxation accrue

Entrevue 1

L’année 2024 n’a pas permis aux aéroports français de retrouver leur fréquentation d’avant la pandémie, avec un trafic toujours en recul de 4 % par rapport à 2019, selon l’Union des aéroports français (UAF). Si certains aéroports, notamment ceux accueillant des vols low-cost comme Beauvais ou Marseille-Provence, affichent une croissance, d’autres, comme Lyon, Bordeaux ou Toulouse, restent en forte baisse. Le trafic intérieur métropolitain est particulièrement touché, avec une chute de près de 25 % en cinq ans, due notamment au développement des visioconférences et aux incitations à privilégier le train.

Parallèlement, les compagnies à bas coût ont renforcé leur domination, représentant 44,1 % du trafic en métropole en 2024 contre 35,1 % en 2019. Mais l’UAF met en garde contre une potentielle fuite de ces compagnies vers des pays plus attractifs, en raison de l’augmentation des taxes sur le transport aérien. La taxe de solidarité sur les billets d’avion, portée à 7,4 euros pour les vols intérieurs et européens, inquiète particulièrement le secteur, qui redoute un décrochage face à des concurrents comme l’Espagne ou l’Italie, où la fiscalité aérienne est plus avantageuse.

Si le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a récemment exprimé des réserves sur la pérennisation de cette taxation, le président de l’UAF, Thomas Juin, appelle à des actions concrètes pour éviter un ralentissement durable du secteur. Selon lui, la France, à l’inverse de ses voisins européens, privilégie une politique de « décroissance du transport aérien », risquant ainsi de compromettre son attractivité touristique et économique.

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