L’émancipation progressive de Gabriel Attal

Depuis la gestion des affaires courantes jusqu’à la préparation de la rentrée politique, Gabriel Attal utilise la trêve estivale pour affirmer son autonomie. Ce mercredi 31 juillet, malgré la démission de son gouvernement, il a réuni à Matignon les ministres démissionnaires. Cette réunion, officiellement centrée sur le point d’étape des Jeux olympiques de Paris, a pris des allures de Conseil des ministres, à la seule différence près de l’absence d’Emmanuel Macron, actuellement au fort de Brégançon.

Bien qu’il reste Premier ministre par intérim jusqu’à la nomination de son successeur et d’un nouveau gouvernement prévue après les Jeux olympiques mi-août, Gabriel Attal cherche à s’émanciper de l’ombre du président de la République et à imposer son propre style. Il met ainsi à profit cette période estivale pour préparer la rentrée politique, en tant que nouveau chef du groupe des députés Ensemble.

Le 30 juillet, Attal a réuni ses collègues par visioconférence pour leur présenter un document de cinq pages contenant des “propositions en vue d’un pacte d’action pour les Français”. Selon Le Figaro, cette initiative vise à établir une base commune sur laquelle le groupe parlementaire peut s’accorder. Stéphanie Rist, vice-présidente du groupe EPR, a souligné l’importance de ce document comme point de départ.

Cependant, l’objectif principal pour Gabriel Attal est de marquer son empreinte au sein du groupe parlementaire. Les propositions avancées reprennent en grande partie celles de l’exécutif, qu’il défend. Comme l’a exprimé le député des Hauts-de-Seine, « il faut partir de ce qu’on est ». Parmi les nouvelles idées, une proposition de “taxation des profits dits indus” a été évoquée, une mesure susceptible de plaire à l’aile gauche de la majorité. Florent Boudié, député EPR et président de la commission des Lois, a précisé que ces mesures visaient à répondre aux préoccupations des Français.

Toutefois, cette initiative ne fait pas l’unanimité. Un membre influent de la majorité présidentielle a critiqué cette démarche dans Le Figaro, la qualifiant de “pauvre en idées nouvelles”. Malgré ces critiques, Gabriel Attal poursuit son chemin vers une émancipation progressive, cherchant à se distinguer et à s’imposer en tant que leader politique à part entière.