L’Élysée face aux accusations d’homophobie : ce que révèle l’enquête du Monde

Entrevue 1

Une enquête du Monde, suscite la controverse. Ce premier volet d’une série en quatre chapitres sur Emmanuel Macron dévoile des pratiques et un langage jugés inappropriés au sein de l’Élysée, impliquant directement le président de la République et son cercle rapproché.

Des remarques homophobes rapportées

L’article intitulé « Le président et son double » met en lumière une ambiance éloignée de l’image transcendante que le chef de l’État prônait en 2017, lorsqu’il parlait d’« esthétisme et de transcendance » pour qualifier la fonction présidentielle. Selon Le Monde, Emmanuel Macron et ses proches conseillers auraient instauré un climat qualifié de « chambrée », ponctué de plaisanteries homophobes.

Des expressions comme « petit pédé » ou « grande tarlouze » auraient été régulièrement employées au sein de ce « boys club » formé autour du président. Une autre révélation choc : Matignon aurait été surnommé « la cage aux folles » durant le mandat de Gabriel Attal, le plus jeune Premier ministre de la Ve République, ouvertement homosexuel.

Face à ces accusations, l’Élysée a d’abord choisi de ne pas réagir, prétextant une priorité accordée à la situation dramatique à Mayotte, touchée par le cyclone Chido. Quelques heures plus tard, les services de communication ont toutefois publié un démenti : « L’Élysée dément fermement et absolument les propos rapportés par Le Monde

Jonathan Guémas, ancienne plume du chef de l’État et aujourd’hui conseiller spécial en communication, a tenté de relativiser la teneur des propos incriminés en les qualifiant de blagues au « 15 000e degré ». Mais cette explication n’a pas suffi à calmer les critiques.

Une indignation montante

Plusieurs associations LGBTQ+ ont vivement réagi. Le collectif Le Coin des LGBT+ a publié sur ses réseaux sociaux un message accablant, soulignant que ces « plaisanteries » témoignent d’une homophobie décomplexée au sommet de l’État. « L’Élysée aurait surnommé Matignon ‘la cage aux folles’ lorsque Gabriel Attal était Premier ministre. Ces remarques régulières révèlent un climat toxique incompatible avec les valeurs républicaines », peut-on lire.

L’affaire survient alors qu’Emmanuel Macron multiplie les initiatives pour redorer son image à l’international, notamment avec son déplacement à Mayotte. Cependant, ces révélations risquent d’entacher davantage la fin de son mandat, au moment où il peine à maintenir une cohésion dans son propre camp.

Cette enquête de Le Monde, première d’une série, préfigure sans doute de nouvelles tensions pour un chef de l’État qui fait face à des critiques croissantes. Si le langage et l’attitude rapportés s’avèrent exacts, ils pourraient renforcer l’image d’un président coupé des valeurs d’exemplarité qu’il avait promues au début de son quinquennat.

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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