L’Élysée en 2023 : Dépenses records et recommandations pour l’avenir
En 2023, la présidence de la République française a connu une hausse inédite de ses dépenses, accumulant un déficit de 8,3 millions d’euros, selon un rapport récemment publié par la Cour des comptes. Cette situation marque un record pour l’Élysée, qui a dépensé plus de 125 millions d’euros sur l’année. Les raisons avancées incluent des frais de déplacement élevés, des réceptions somptueuses, et une gestion budgétaire incohérente.
René Dosière, expert en finances publiques et auteur du livre Frais de palais : la vérité sur les dépenses de l’Élysée, a partagé son analyse avec Le Point. Il souligne que ce rapport, bien que très détaillé, reflète une tendance prévisible. En effet, l’Élysée avait déjà alerté sur un potentiel dépassement budgétaire en raison de l’activité intense du président.
Dosière critique la divulgation détaillée des coûts liés aux visites d’État par la Cour des comptes, la qualifiant de voyeurisme inutile. Selon lui, l’accent devrait être mis sur l’image que la France souhaite projeter à l’international plutôt que sur le coût exact de ces événements.
L’augmentation des dépenses est partiellement attribuée à l’activité accrue de la présidence. Toutefois, Dosière estime qu’une gestion plus efficiente est possible. Des déplacements plus modestes et des réceptions avec moins d’invités sont des pistes de réduction des coûts, comme l’a démontré François Hollande lors de son mandat. Dosière compare les pratiques de dépenses actuelles à celles de Nicolas Sarkozy, souvent critiqué pour leur caractère ostentatoire.
Pour améliorer la gestion budgétaire, la Cour des comptes a proposé plusieurs recommandations. L’une des principales est l’inclusion de toutes les dépenses dans le budget révisé de l’Élysée, éliminant les charges actuellement supportées par d’autres ministères. Cela permettrait une plus grande transparence sans augmenter réellement les coûts. En outre, la Cour insiste sur l’importance d’une comptabilité analytique du personnel pour une meilleure répartition des dépenses.
La Cour a également mis en lumière des irrégularités persistantes, comme le double paiement des salaires des policiers affectés à la sécurité présidentielle, payés par l’Élysée et le ministère de l’Intérieur. Des ajustements sont demandés depuis plusieurs années sans résultats probants.
Pour l’année 2024, l’Élysée a sollicité une augmentation de son budget de 12 millions d’euros. Bien que l’Assemblée nationale ne puisse refuser ce budget, la Cour des comptes exerce un contrôle a posteriori et émet des recommandations pour s’assurer de la bonne gestion des fonds publics.
La Cour des comptes joue un rôle crucial en observant et suggérant des améliorations budgétaires, assurant ainsi que l’Élysée tende vers une gestion exemplaire de ses ressources.