Législatives : Une candidate RN en Mayenne controversée pour séquestration avec arme

03 juillet, 2024 / Entrevue

À quelques jours du deuxième tour des élections législatives de 2024, le passé judiciaire de certains candidats du Rassemblement National (RN) qualifiés pour le second tour suscite des remous. Après le désistement de Ludivine Daoudi, candidate RN à Caen, suite à la diffusion d’une ancienne photo la montrant avec une casquette nazie, c’est désormais en Mayenne qu’une nouvelle polémique éclate. Annie Bell, septuagénaire et candidate pour le RN, se retrouve au centre de l’attention.

Annie Bell, qui s’est qualifiée pour le second tour des législatives dimanche dernier, avait été condamnée en 1995 pour une prise d’otage à main armée dans une mairie du département, comme l’a révélé mardi le journal Ouest-France. Le 5 janvier 1995, Annie Bell et son mari avaient séquestré le secrétaire général de la mairie d’Ernée (Mayenne) pendant trois heures, sous la menace d’une carabine. À l’époque, elle portait encore le nom de son époux, Jaccoud. Durant cette prise d’otage, un coup de feu avait été tiré sans faire de victime, nécessitant l’intervention du chef des gendarmes de Mayenne pour obtenir la libération de l’otage après trois heures de négociations.

Le couple avait été mis en examen pour « séquestration avec arme » et placé en détention provisoire. Annie Bell avait été jugée en juin 1995 et condamnée à dix mois de prison ferme assortis de 26 mois de sursis. Ouest-France indique n’avoir trouvé aucune trace d’un éventuel appel dans ses archives.

Interrogée par Ouest-France, la candidate de 76 ans a refusé de commenter l’affaire avant la fin des élections. De son côté, Jean-Michel Cadenas, le délégué départemental du RN, a déclaré : « Il n’y a pas de casier judiciaire, donc pas d’affaire. »

Yannick Favennec, député sortant de la 3ᵉ circonscription de Mayenne, qui affrontera Annie Bell en duel dimanche sous l’étiquette Horizons, a exprimé son indignation : « Je suis atterré. Je ne vois pas comment une femme comme elle pourrait représenter les Mayennais à l’Assemblée nationale, encore moins la France. » Favennec, qui a obtenu 48,68 % des voix au premier tour contre 31,11 % pour son adversaire d’extrême droite, critique également le RN pour ses choix de candidats, qu’il juge inadaptés au mandat qu’ils briguent.

Cette nouvelle controverse autour des candidats du RN met en lumière les défis auxquels le parti est confronté en matière de sélection de ses représentants et de gestion des scandales entourant leur passé.