Philippe Poutou, figure emblématique du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), a été investi par le Nouveau Front Populaire (NFP) pour se présenter dans l’Aude lors des législatives 2024. Cependant, l’ancien candidat à la présidentielle a exprimé sa préférence pour Bordeaux, où il est conseiller municipal, plutôt que d’être parachuté dans une région qu’il ne connaît pas.
En dépit de son souhait initial, Poutou se dit déterminé à mener la bataille contre le député sortant du Rassemblement National (RN) dans la première circonscription de l’Aude, centrée autour de Carcassonne. Le siège est actuellement occupé par Christophe Barthès, qui avait remporté les élections de 2022 avec 53,22 % des voix face à une candidate de la Nupes.
La candidature de Poutou suscite des réactions mitigées au sein de la gauche locale. Certains élus, notamment socialistes, soutiennent plutôt Aurélien Turchetto, maire de Villesèquelande, qui s’était déjà présenté en 2022 pour le Parti Radical de Gauche. Turchetto, soutenu par la présidente socialiste de la région Carole Delga, critique sévèrement le choix de Poutou, le qualifiant de « dénigrement » pour le département.
Du côté du RN, Christophe Barthès se dit « plutôt confiant » et voit l’arrivée de Poutou comme une opportunité, en l’absence de candidat LR dans la circonscription. Cependant, il exprime également son dégoût face à la candidature de Poutou, accusant ce dernier de provocation et de soutien implicite au terrorisme islamiste.
Jean-Claude Pérez, ancien député PS de la circonscription et ex-maire de Carcassonne, partage cette incompréhension. Désormais candidat pour la majorité présidentielle, il critique l’arrivée d’un candidat extérieur qui ne connaît pas le territoire.
Malgré les critiques et les divisions au sein de la gauche locale, Philippe Poutou reste résolu à lutter contre l’extrême droite. Il reconnaît néanmoins le défi que représente sa candidature dans une région où le RN a solidement établi sa présence.