À l’approche des législatives anticipées dans la 8e circonscription de l’Essonne, Nicolas Dupont-Aignan, député sortant et leader de Debout la France (DLF), se retrouve confronté à une situation inédite et douloureuse. Son ancien allié proche, François Durovray, président du conseil départemental de l’Essonne, se présente contre lui sous la bannière des Républicains (LR).
La campagne de Nicolas Dupont-Aignan a pris un tournant personnel et émotionnel avec l’annonce de la candidature de François Durovray. Ancien collaborateur et ami proche, Durovray est également le parrain de la fille de Dupont-Aignan. Cette proximité rend la confrontation électorale particulièrement amère pour le député sortant. « Il m’a trahi, il me plante un couteau dans le dos. C’est le parrain de ma fille, je trouve ça moche », déclare Dupont-Aignan avec une tristesse palpable.
Jeudi 13 juin, lors de la première réunion de campagne tenue à Yerres, l’atmosphère était chargée d’émotion. Les militants ont eu du mal à trouver l’entrée de la salle, une cantine scolaire, ce qui ajoute à l’impression d’improvisation. Bernadette Beck, suppléante de DLF, guidait une cinquantaine de participants, tandis qu’Olivier Clodong, maire de Yerres, essayait de maintenir l’enthousiasme malgré quelques lapsus révélateurs de la tension ambiante.
Nicolas Dupont-Aignan a exprimé ses préoccupations concernant l’accès au second tour de l’élection. En 2022, il avait été largement réélu avec plus de 57 % des suffrages au second tour. Cette année, il doit également faire face à Béranger Cernon, candidat de La France Insoumise (LFI), qui critique sévèrement son bilan.
Cependant, c’est la candidature de Durovray qui représente le plus grand défi. « Jamais je n’aurais pensé me présenter contre lui », confie Dupont-Aignan, ajoutant que cette décision de Durovray l’a profondément blessé.
Malgré cette trahison personnelle, Dupont-Aignan maintient ses positions politiques. Il reste le seul député DLF à l’Assemblée nationale et se présente à nouveau comme indépendant. Il rejette toute alliance formelle avec le Rassemblement National (RN), bien que ce parti ne lui oppose aucun candidat, tout comme Reconquête. Il critique fermement François Durovray, l’accusant de « servir la soupe à Macron » et de renier ses convictions personnelles.
Parmi ses propositions, Nicolas Dupont-Aignan prône la réduction de moitié du prix de l’électricité, la baisse de la TVA sur l’essence et un renforcement de la sécurité avec des peines plancher et l’expulsion des trafiquants de drogue étrangers. Il insiste sur la nécessité d’éviter les « magouilles et les manipulations » politiques et appelle les électeurs à soutenir un député fidèle à ses convictions depuis vingt ans.
Les électeurs de la 8e circonscription de l’Essonne se retrouvent face à un choix complexe, entre la fidélité à un député sortant au discours clair et la nouvelle dynamique portée par François Durovray, un ancien allié devenu adversaire. Cette élection s’annonce comme une bataille électorale aussi bien personnelle que politique pour Nicolas Dupont-Aignan.