Le député sortant Jérôme Guedj (Parti socialiste) a annoncé sa candidature à sa propre succession dans la sixième circonscription de l’Essonne pour les élections législatives, cette fois sous les couleurs socialistes et non sous la bannière du « Nouveau Front populaire ». Cette décision marque une rupture significative avec La France insoumise (LFI), partenaire clé de cette coalition de gauche, en raison de divergences profondes.
Sur X (anciennement Twitter), Guedj a justifié son choix en évoquant des différences fondamentales avec LFI, notamment concernant le traitement des débats publics. Il a été la cible de violentes critiques de la part de Jean-Luc Mélenchon et de ses partisans, notamment autour de la situation à Gaza, où Guedj a accusé LFI d’être des « idiots utiles » du Hamas.
Une candidature dissidente Génération•s-LFI
La candidature de Guedj se trouve contestée par Hella Kribi-Romdhane (Génération•s), qui a annoncé sa candidature « au nom du Nouveau Front populaire » avec Philippe Juraver (LFI) comme suppléant. Cette candidature dissidente complique la situation électorale pour Guedj, qui doit maintenant faire face à une concurrence au sein même de la gauche.
Un soutien controversé du Parti socialiste
Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a déclaré son soutien à Jérôme Guedj, affirmant qu’il reste le candidat légitime du « Nouveau Front populaire » dans la sixième circonscription de l’Essonne. Il a critiqué la candidature de Kribi-Romdhane et de son suppléant, les qualifiant de dissidents sans le soutien officiel de la coalition de gauche.
Contexte des tensions
Les tensions entre Jérôme Guedj et La France insoumise ne sont pas nouvelles. Le socialiste accuse LFI de brutaliser le débat public et a subi des attaques personnelles qu’il perçoit comme antisémites. De plus, il est reproché à Guedj d’avoir contribué à l’annulation d’une conférence de Jean-Luc Mélenchon sur la Palestine à Lille en avril dernier.
En dépit des conflits, Olivier Faure soutient également d’autres candidats socialistes contre des candidats officiellement investis par le « Nouveau Front populaire ». Il a, par exemple, affirmé son appui à Raquel Garrido (LFI) contre Aly Diouara dans la cinquième circonscription de Seine-Saint-Denis et a contesté la candidature de Raphaël Arnault dans la première circonscription du Vaucluse.
Cette situation souligne les fractures et tensions internes au sein de la gauche française à l’approche des élections législatives de 2024.