À l’approche des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024, la 2e circonscription de Paris, qui s’étend le long de la rive gauche de la Seine, de la montagne Sainte-Geneviève au Champs de Mars, est le théâtre d’une importante rupture au sein de la Macronie. Le député sortant Gilles Le Gendre, macroniste historique, n’a pas été réinvesti par Renaissance, le parti présidentiel. À la place, le parti a choisi de soutenir Jean Laussucq, un proche de la ministre de la Culture, Rachida Dati.
Gilles Le Gendre, 66 ans, figure emblématique des premiers soutiens d’Emmanuel Macron, se présente désormais en candidat dissident. Critique à l’égard de certaines orientations gouvernementales, notamment la loi immigration et la gestion verticale du pouvoir, Le Gendre est convaincu que sa liberté de parole lui a coûté l’investiture. Malgré des appels de membres influents du parti pour qu’il se retire, Le Gendre a décidé de maintenir sa candidature, affirmant qu’il se sent « plus libre que jamais ».
L’ex-présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a apporté son soutien à Gilles Le Gendre via une vidéo publiée sur les réseaux sociaux le 19 juin. Elle a loué son engagement et sa présence à l’Assemblée nationale depuis 2017, tout en appelant les électeurs à voter pour lui malgré sa non-investiture par Renaissance.
Jean Laussucq, conseiller de Paris et proche de Rachida Dati, a été investi par Renaissance pour représenter la majorité présidentielle. Bien qu’il n’ait jamais exercé de mandat à l’Assemblée nationale, son affiliation avec Dati, maire du 7e arrondissement et ministre de la Culture, renforce sa position. Gilles Le Gendre voit dans cette décision une manœuvre politique visant à renforcer l’influence de Dati dans la perspective des municipales de 2026.
Le Gendre se présente sans étiquette officielle mais se revendique toujours de la majorité présidentielle. Il entend profiter de sa liberté de parole pour défendre ses convictions et lutter contre ce qu’il considère comme une « effacement politique ». Face à lui, outre Jean Laussucq, dix autres candidats se disputent également les suffrages dans cette circonscription clé.
Le dénouement de cette division interne et l’issue des élections dans la 2e circonscription de Paris seront scrutés de près, illustrant les tensions et les enjeux qui traversent la majorité présidentielle à un moment crucial.