Le dépouillement des voix a commencé ce samedi matin en Irlande, au lendemain d’élections législatives marquées par des enjeux sociaux cruciaux et un mode de scrutin complexe. Selon un sondage de sortie des urnes, le Sinn Fein, parti nationaliste de gauche dirigé par Mary Lou McDonald, arriverait légèrement en tête avec 21,1 % des suffrages, devant le Fine Gael (21 %) du Premier ministre Simon Harris et le Fianna Fail (19,5 %).
Un système électoral spécifique
En Irlande, les résultats définitifs pourraient se faire attendre plusieurs jours en raison du système de vote unique transférable, une méthode de représentation proportionnelle. Les électeurs classent les candidats de leur circonscription par ordre de préférence, le premier choix étant marqué du numéro un. Les sièges sont attribués à l’issue de plusieurs tours de comptage, chaque candidat devant atteindre un seuil de voix pour être élu. Ce processus laborieux complique la constitution rapide d’un nouveau gouvernement.
Malgré une possible avance du Sinn Fein, anciennement associé à l’aile politique de l’IRA, les partis centristes Fine Gael et Fianna Fail pourraient maintenir leur coalition au pouvoir. Ensemble, ces deux partis dominent la politique irlandaise depuis l’indépendance du pays en 1921. Ils avaient déjà uni leurs forces en 2020, avec le soutien des Verts, pour contrer la montée en puissance du Sinn Fein. Durant cette campagne, marquée par des débats sur la crise du logement, le coût de la vie et l’immigration, ils ont exclu toute alliance avec le parti de Mary Lou McDonald.
Des négociations gouvernementales attendues
Le Premier ministre Simon Harris a évoqué des « jours fascinants » à venir, soulignant le temps nécessaire pour finaliser le dépouillement et entamer les négociations pour former une majorité parlementaire. Ces tractations pourraient s’étendre sur plusieurs semaines, voire mois. En 2020, Micheal Martin, dirigeant du Fianna Fail, avait accédé au poste de Premier ministre après plus de quatre mois de pourparlers. En 2016, il avait fallu plus de deux mois pour établir une coalition.
La composition de la chambre basse, le Dail, qui compte 174 sièges, ne sera donc connue qu’après un décompte exhaustif des voix. Cette élection pourrait redéfinir le paysage politique irlandais, avec des enjeux cruciaux pour l’avenir du pays.