Législatives : Dans le camp présidentiel, cafouillages sur les consignes de vote

Entrevue 1

Alors que le clan macroniste arrive en troisième au niveau national et dans une majorité de circonscriptions, les consignes de vote pour le second tour restent peu claires et se font pour l’instant au compte-goutte, à l’initiative des candidats locaux. Nationalement, chacun y va pour l’instant de sa considération personnelle. Hier soir, depuis Matignon, Gabriel Attal martelait que “pas un vote” ne devait aller au Rassemblement National, et appelait au “désistement de nos candidats dont le maintien en troisième position aurait fait élire un député Rassemblement National face à un autre candidat qui défend comme nous les valeurs de la République”.

Clément Beaune, ancien ministre et candidat à Paris, éliminé dès le premier tour, appelait au micro de France Info à ne pas renvoyer dos à dos le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement National. “Il ne faut pas mettre de signe égal entre le RN et aucune autre formation politique […] La menace concrète pour le pays, ce n’est pas LFI aujourd’hui, c’est le RN”. Clément Beaune appelle au désistement systématique en faveur du candidat contre le RN en cas d’arrivée en troisième place d’une triangulaire.

Aurore Bergé, ministre de l’Égalité, en tête d’une triangulaire pour sa réélection dans la 10e circonscription des Yvelines, se plaçait quant à elle dès hier soir très clairement : “Je n’appellerai jamais à voter pour La France Insoumise” a-t-elle déclaré sur le plateau de France 2. Elle ajoute “la caricature de manifestation que l’on a ce soir Place de la République c’est un tract ambulant contre le Rassemblement National, il n’y a pas un drapeau français. Ce n’est pas comme ça qu’on combat le Rassemblement National”.

Une stratégie des ni-ni tenue depuis le début par le camp gouvernemental. Car ce qui gêne, c’est bien la présence des Insoumis dans l’union de gauche. Bruno Le Maire, ce matin sur France Inter, appelait de son côté à voter au second tour pour une candidat “social démocrate”, c’est-à-dire “un représentant du parti socialiste, du parti communiste, ou des verts”. “Je combats le Rassemblement National mais je ne vote pas pour La France Insoumise” ajoute le ministre de l’Économie.

Le président de la République Emmanuel Macron, qui ne s’est pas encore exprimé sur le sujet, doit rassembler son gouvernement aujourd’hui à midi.

Marie-E Desmaisons

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