Législatives 2024 : Un vote de colère bénéficiant à la gauche et au RN

23 juin, 2024 / Entrevue

À une semaine du premier tour des législatives, les intentions de vote des Français ont évolué depuis l’annonce de la dissolution, marquant des changements significatifs. Frédéric Dabi, directeur général opinion de l’Ifop, explique que ces élections pourraient ressembler aux européennes, mais leur intensité reste à déterminer. Selon les enquêtes de l’Ifop pour Le Figaro et Sud Radio, la situation présente un RN solide, une gauche dynamique, et une majorité en légère amélioration, mais toujours en difficulté. Dans cette guerre des blocs, la majorité est en troisième position.

La relation dégradée entre Emmanuel Macron et les Français est un facteur clé. Une étude Ifop-JDD révèle une chute de popularité du président, les Français ne comprenant pas les raisons de la dissolution. Cette confusion pourrait bénéficier au RN, perçu comme une alternative en cas de personnalisation de la campagne par Macron. Gabriel Attal, le Premier ministre, conserve une image plus positive et une marge de manœuvre, étant moins associé aux sept ans de macronie.

Le sentiment de colère et d’inquiétude des électeurs, stimulé par la dissolution, conduit à une mobilisation électorale accrue, avec une participation estimée à 64 %, comparable aux législatives post-dissolution de 1997. Cette mobilisation profite au RN, qui cherche à transformer sa victoire aux européennes, et à la gauche, qui présente un front uni et cohérent.

À ce stade de la campagne, 81 % des électeurs sont sûrs de leur choix, un chiffre habituellement observé en fin de campagne. Les ouvriers restent légèrement plus indécis. Les triangulaires constituent une autre préoccupation pour la majorité, car une participation élevée augmente le seuil d’entrée au second tour, et si les trois blocs se maintiennent, cela pourrait défavoriser la majorité.

Enfin, des événements imprévus, comme le viol de la jeune fille juive à Courbevoie, pourraient influencer les votes, bien que l’expérience montre que des incidents similaires, comme les crimes de Montauban et de Toulouse en 2012, n’ont pas nécessairement modifié les rapports de force électoraux.

Ces éléments reflètent une campagne électorale dynamique et imprévisible, où la colère et l’inquiétude des électeurs jouent un rôle crucial dans la redistribution des intentions de vote.