Les élections législatives de 2024 ont redessiné non seulement les équilibres politiques à l’Assemblée nationale mais également la répartition des aides publiques versées aux partis politiques. Ces financements, calculés en fonction du nombre de voix recueillies au premier tour et du nombre d’élus au Parlement, constituent une ressource essentielle pour les formations politiques, couvrant leurs frais de campagne, la rémunération des salariés et la location de locaux.
Comment sont calculées les aides publiques ?
Les aides publiques se divisent en deux volets :
- Premier volet : Basé sur le nombre de voix obtenues au premier tour. Chaque voix rapporte 1,61 euro, à condition que le parti ait obtenu au moins 1% des suffrages dans 50 circonscriptions.
- Second volet : Proportionnel au nombre de députés et de sénateurs du parti. Seuls les partis ayant droit au premier volet peuvent bénéficier de cette aide supplémentaire.
En 2024, le montant total des aides s’élevait à 66,43 millions d’euros, répartis entre ces deux volets.
Impact de la parité
La loi impose des pénalités financières aux partis ne respectant pas la parité hommes-femmes. Une différence de plus de 2% entre les sexes entraîne une réduction de l’aide publique de 150% de cet écart. Par exemple, avec seulement 11 femmes pour 51 hommes sur ses listes, le parti d’Éric Ciotti risque de voir son aide publique réduite de près de 96,8%.
Les grands gagnants
Rassemblement National (RN)
Avec environ 9,34 millions de voix au premier tour, le RN pourrait percevoir près de 13,8 millions d’euros, soit plus du double de leur montant actuel. Cette hausse est attribuable à leurs bons résultats électoraux.
Parti Socialiste (PS)
Le PS, grâce à plus de 2,8 millions de voix au premier tour, pourrait recevoir près de 3,4 millions d’euros, contre moins de 1,4 million avant les élections. Cette augmentation significative renforce leur position financière.
Les grands perdants
Reconquête
Le parti d’Éric Zemmour, ayant recueilli seulement 0,75% des voix au premier tour, verra ses financements publics chuter de plus de 83%, passant à seulement 250 760 euros.
Les Républicains (LR)
Les Républicains devraient voir leur enveloppe diminuer de 1 million d’euros, passant de 2,3 à 1,3 million d’euros. Cette baisse est due à leurs résultats électoraux décevants et à leur manque de parité.
Coalition présidentielle « Ensemble »
La coalition « Ensemble » verra une légère diminution de ses aides, touchant environ 8,7 millions d’euros pour la première partie de la subvention, en raison d’une pénalité pour non-respect de la parité. Malgré cela, avec 157 députés et 39 sénateurs, la coalition recevra plus de 7,3 millions d’euros pour la seconde aide, totalisant 16 millions d’euros, soit une réduction de 30% par rapport à 2022.
Aides en fonction du nombre d’élus
En plus des voix obtenues, chaque élu permet au parti de percevoir 37 119 euros. Les récentes législatives ont changé la donne à l’Assemblée nationale, et les montants précis seront confirmés après la formation finale des groupes parlementaires.
Rassemblement National (RN)
Avec 126 députés, le RN devrait recevoir environ 4,8 millions d’euros pour la seconde partie de l’aide, augmentant leur total à 18,6 millions d’euros.
Parti Socialiste (PS)
Grâce à son retour en force, le PS verra la seconde partie de son aide augmenter de plus de 43%, atteignant environ 4,8 millions d’euros.
Les Républicains (LR)
Avec 131 sénateurs et 34 députés, LR devrait toucher environ 6,1 millions d’euros, bien que leur enveloppe globale diminue de 15%.
Les aides publiques sont cruciales pour les partis, surtout en période électorale. Elles permettent de financer les campagnes et de maintenir le fonctionnement quotidien des formations politiques. Ces élections législatives ont donc un impact majeur non seulement sur le paysage politique mais aussi sur les finances des partis.