L’éducation à la sexualité, une priorité selon la ministre Aurore Bergé

Entrevue 1

La nouvelle ministre chargée de l’Égalité femmes-hommes, Aurore Bergé, a affirmé sur RTL l’importance cruciale de l’éducation à la sexualité dans le système scolaire français, marquant une rupture avec les controverses qui avaient entouré le sujet sous l’ancien gouvernement Barnier.

« J’ai toujours dit qu’il était absolument nécessaire d’introduire une éducation à la vie affective et à la sexualité dès le plus jeune âge », a déclaré la députée des Yvelines au lendemain de sa nomination au sein du gouvernement dirigé par François Bayrou. Elle a notamment souligné que l’éducation sexuelle devait être adaptée à la maturité des élèves : « En maternelle, il s’agit d’apprendre aux enfants que personne n’a le droit de toucher leur corps ou de leur faire du mal. »

Aurore Bergé a également insisté sur l’importance de l’apprentissage du consentement. « Comprendre ce que signifie dire ‘oui’ ou dire ‘non’, c’est fondamental. Cela permet d’apprendre le respect, l’égalité entre filles et garçons, et le respect de toutes les familles, quelles qu’elles soient, hétéroparentales ou homoparentales », a-t-elle ajouté.

Malgré l’obligation instaurée depuis 2001 de dispenser trois sessions annuelles d’éducation sexuelle dans les écoles, collèges et lycées, cette disposition reste peu appliquée. Le premier programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars), initialement prévu pour la rentrée 2024, devait être présenté au Conseil supérieur de l’éducation le 12 décembre dernier. Toutefois, cette présentation a été annulée en raison de la censure du gouvernement précédent.

L’éducation à la sexualité fait l’objet d’une résistance croissante de la part de mouvements conservateurs, résistance intensifiée par les déclarations d’Alexandre Portier, ancien ministre délégué à la Réussite scolaire sous le gouvernement Barnier. Ce dernier avait qualifié le projet de programme d’« inacceptable en l’état ». Interrogée sur les perspectives du nouveau programme, Aurore Bergé a assuré en avoir discuté avec la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, et a placé cette question parmi les priorités de son mandat : « Il est temps que ces programmes soient enfin appliqués dans nos écoles. »

En marge de cette priorité éducative, la ministre a également abordé les suites du procès des viols de Mazan, appelant à « une profonde révision » de la définition du viol dans le code pénal et à une intégration explicite du consentement dans la loi. Elle a aussi plaidé pour un changement des règles en matière de prescription des crimes sexuels.

La détermination d’Aurore Bergé marque un tournant dans la gestion de l’égalité femmes-hommes. Face à des oppositions persistantes, elle souhaite imposer une politique volontariste pour faire de l’éducation à la sexualité un outil de prévention contre les violences et de promotion des valeurs d’égalité et de respect.

Thumbnail