Alors que les élections européennes approchent, les alliances et stratégies politiques se dessinent de manière plus claire. Un acteur central de cette recomposition est le petit groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR), auquel appartient Reconquête, le parti d’Éric Zemmour. Ce n’est pour l’instant que le cinquième groupe du parlement européen, mais à en croire les sondages, il fait aujourd’hui jeu égal avec Renew, le groupe centriste fondé par les Macronistes, l’ECR pourrait réaliser une percée importante. Il pourrait devenir le pont reliant les Républicains (LR) et le Rassemblement National (RN), ouvrant la voie à un large rassemblement de la droite européenne.
L’ECR inclut des partis influents comme Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, la première ministre italienne, ainsi que des formations comme le PiS polonais et Vox en Espagne. Marine Le Pen du RN a récemment intensifié ses appels à un large rassemblement, dialoguant activement avec Meloni. François-Xavier Bellamy, tête de liste des LR aux européennes, n’a pas exclu la possibilité de travailler avec l’ECR, rendant cette alliance d’autant plus plausible.
Interrogé sur France Inter, François-Xavier Bellamy a souligné qu’il vote déjà régulièrement avec des membres de l’ECR au Parlement européen. « Au Parlement européen, les majorités se forment texte par texte, et il est normal de travailler avec l’ECR », a-t-il expliqué. Cette approche pragmatique pourrait faciliter une coopération plus étroite entre les LR et l’ECR, surtout face à la montée de l’extrême droite.
Le RN, appartenant au groupe Identité et Démocratie (ID) ne collabore pas directement avec le PPE, mais est prêt à travailler avec l’ECR. Cette position ouvre une opportunité unique pour l’ECR de devenir un pont entre les groupes politiques de droite qui, autrement, ne trouveraient pas de terrain d’entente.
En Italie, la coalition de Meloni, incluant Forza Italia (allié des LR) et la Ligue du Nord (allié du RN), démontre la viabilité d’une telle convergence. Fratelli d’Italia, membre central de l’ECR, joue un rôle clé dans cette coalition, offrant un modèle potentiellement transposable au niveau européen.
Julien Aubert, vice-président des LR, plaide ouvertement pour une alliance avec l’ECR. Il voit dans l’ECR un partenaire stratégique pour récupérer certains partis de droite actuellement indépendants ou membres d’autres groupes. Marine Le Pen, de son côté, appelle également à une union avec Meloni, espérant former un puissant deuxième groupe au Parlement européen.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, semble elle aussi prête à coopérer avec l’ECR pour assurer sa réélection, tout en excluant une alliance avec le RN ou l’AfD. En tendant la main à Meloni, von der Leyen confirme l’importance de l’ECR comme acteur central capable de bâtir des ponts entre les différentes factions de la droite européenne.
Le groupe ECR, avec l’inclusion de Reconquête, est en position de devenir le pont qui relie les Républicains, le Rassemblement National, et potentiellement d’autres partis de droite. Cette coalition pourrait ainsi peser significativement sur les décisions européennes post-élections. Avec des leaders influents et des partis prêts à coopérer, l’ECR pourrait redéfinir le paysage politique européen en rassemblant une large coalition de droite, capable d’influencer durablement la politique européenne.