Leboncoin : une vente envisagée, mais loin d’être imminente

Antoine Jouteau, directeur général de la plateforme de seconde main Leboncoin, a annoncé ce mardi qu’une vente du site pourrait être envisagée dans le futur. Cette perspective découle de la récente prise de contrôle de la maison mère norvégienne Adevinta par un consortium d’investisseurs ayant des « horizons de sortie différents » et une « vision différente » de l’entreprise.

Un changement d’actionnaires qui bouleverse les perspectives

Après avoir dirigé Leboncoin de 2015 à 2022, Antoine Jouteau avait pris la tête d’Adevinta en août 2022, avant de revenir en octobre 2023 à son poste chez Leboncoin suite à la reprise d’Adevinta par des fonds d’investissement. Ce consortium, composé des sociétés Blackstone, Permira, General Atlantic et TCV, avait déboursé plus de 12 milliards d’euros pour prendre le contrôle du géant norvégien des petites annonces en ligne.

Interrogé sur BFM Business au sujet d’une potentielle vente de Leboncoin, Antoine Jouteau a expliqué que « cela pourrait être une possibilité ». Cependant, il a tenu à préciser auprès de l’AFP que « ce n’est pas un sujet pour l’instant, toutes les options restent ouvertes », ajoutant que cette décision dépendrait des intentions à long terme des nouveaux actionnaires, principalement issus du secteur du private equity.

Leboncoin est un pilier du commerce en ligne en France. Avec 28 millions de visiteurs uniques par mois, le site se positionne comme le premier acteur de la vente entre particuliers et le deuxième site de commerce en ligne du pays. En 2023, l’entreprise a généré un chiffre d’affaires de 550 millions d’euros, confirmant sa robustesse financière.

Malgré ces performances, la structure actionnariale actuelle pourrait inciter les nouveaux propriétaires à envisager une revente dans le futur, stratégie souvent employée par les investisseurs en private equity.

Une bataille juridique avec Google

En parallèle de ces réflexions stratégiques, Leboncoin a engagé des poursuites contre Google, accusant le géant américain d’abus de position dominante. Selon des informations révélées par le média d’investigation L’Informé, la plateforme réclame plus de 27 millions d’euros de dommages et intérêts. Antoine Jouteau a confirmé cette action en justice, déclarant que l’entreprise était en train de défendre ses droits dans un contexte de concurrence acharnée.