Les tensions entre François Ruffin et La France Insoumise (LFI) sont devenues une véritable bataille publique. Ce conflit, qui couvait depuis plusieurs mois, a explosé après la publication du livre de Ruffin, Itinéraire. Ma France en entier, pas à moitié, le 11 septembre. Dans cet ouvrage, le député de la Somme critique vivement la stratégie de LFI, dénonçant ce qu’il perçoit comme une fracture du pays en segments, au détriment des ouvriers.
François Ruffin, qui avait déjà pris ses distances avec LFI après les dernières législatives, accusant Jean-Luc Mélenchon d’être un « boulet », a intensifié ses attaques. Il fustige notamment l’abandon des classes populaires au profit des jeunes, des femmes et des minorités, reprochant à LFI de promouvoir une politique fondée sur des critères « spatiaux et quasi-raciaux ».
Ces critiques n’ont pas tardé à provoquer une riposte cinglante des mélenchonistes. Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a publié une note sur son blog, accusant Ruffin d’adopter un discours proche de celui de l’extrême droite et du concept de « grand remplacement ». Des députés comme Paul Vannier et Jean-François Coulomme ont également réagi sur les réseaux sociaux, multipliant les attaques personnelles à l’encontre de Ruffin.
Ce divorce public, sur fond de rivalités pour la présidentielle de 2027, marque une fracture au sein de la gauche radicale. Ruffin, qui cherche à représenter une gauche plus sociale et moins communautariste, s’oppose désormais frontalement à une stratégie électorale insoumise tournée vers les minorités et les banlieues. Les répercussions de cette rupture pourraient peser lourdement sur l’unité de la gauche radicale, alors que le parti de Jean-Luc Mélenchon tente de maintenir sa place dominante au sein du NFP.