Ce jeudi, le tribunal judiciaire de Paris doit rendre sa décision concernant le blocage de 98 nouveaux liens liés à Z-Library, l’un des plus grands sites de piratage de livres au monde. Ce site, qui propose plus de 22 millions d’ouvrages, dont des mangas, des manuels universitaires et des romans récents, est dans le viseur du Syndicat national de l’édition (SNE) depuis plusieurs années. Le SNE, qui regroupe plus de 700 maisons d’édition, a engagé cette nouvelle procédure pour limiter l’accès à cette gigantesque bibliothèque clandestine, déjà bloquée en partie en 2022.
Le piratage des livres numériques, qui touche particulièrement des secteurs comme les mangas et les livres universitaires, continue de croître en France. Selon une étude de l’Arcom, 22 % des lecteurs de livres numériques se procurent leurs ouvrages illégalement. Z-Library, fondée en 2009 par deux Russes, se présente comme un site offrant un accès gratuit au savoir, mais constitue une véritable menace pour les auteurs et les éditeurs, en privant ces derniers de leurs revenus. Malgré des actions en justice, le site continue de réapparaître sous différentes formes, rendant la lutte complexe pour les défenseurs du droit d’auteur.
Face à ce fléau, les acteurs de l’édition intensifient leurs actions pour protéger la rémunération des créateurs. Cependant, Jean-Yves Mollier, spécialiste du monde de l’édition, rappelle que cette lutte contre le piratage est un combat sans fin, les sites illégaux réapparaissant constamment. Alors que le marché des livres numériques représente une part croissante des ventes, notamment pour les mangas, la question du piratage reste une préoccupation majeure pour l’ensemble de l’industrie du livre.
Alice Leroy