Le socialiste Jérôme Guedj dénonce la fracture à gauche sur l’antisémitisme

Entrevue 1

Dans une interview accordée à L’Express, Jérôme Guedj, député socialiste de l’Essonne, revient sur l’impact des attaques terroristes du 7 octobre en Israël et déplore la manière dont la gauche française s’est fracturée sur des questions fondamentales telles que l’antisémitisme. Un an après cet événement tragique, Guedj constate que ce drame a révélé des divisions profondes au sein de la gauche, notamment sur le conflit israélo-palestinien.

Le député insiste sur la nécessité de condamner fermement les actes terroristes du Hamas, tout en exprimant de l’empathie pour les victimes civiles à Gaza. Il regrette que certains à gauche aient confondu critique de la politique israélienne et délégitimation de l’État d’Israël, créant ainsi un malaise croissant parmi les Français juifs. Pour Guedj, la gauche a perdu de vue son combat historique contre l’antisémitisme, souvent par ignorance ou cynisme électoraliste, ce qui a conduit à des positions manichéennes.

Une rupture avec la Nupes et la gauche radicale

Guedj, qui se définit comme un « sioniste pro-palestinien », critique également le manque de nuance dans les débats à gauche. Il a été le premier à poser la question de l’avenir de la Nupes dès octobre 2023, après avoir constaté que les divergences sur des questions essentielles, telles que la qualification du Hamas comme organisation terroriste, étaient insurmontables. Le député affirme que malgré ces désaccords, il reste attaché aux valeurs républicaines et refuse de sacrifier ses principes pour des alliances électorales.

Il souligne également que l’absence de condamnation unie du Hamas a éloigné une partie de l’électorat juif de la gauche, aggravant une rupture qui, selon lui, aurait pu être évitée. Toutefois, Guedj espère encore qu’une partie de la gauche radicale puisse renouer avec ses valeurs et retrouver une sensibilité à la question de l’antisémitisme.

Cet entretien marque une étape clé dans la réflexion de Jérôme Guedj sur l’avenir de la gauche française, à la lumière de son engagement en faveur de la justice et du dialogue, et de son refus des extrêmes.

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