Ce mardi 14 janvier, les sénateurs sont appelés à voter sur une question qui concerne des millions de salariés en France : la possibilité d’utiliser les titres-restaurant pour acheter des produits alimentaires non directement consommables dans les supermarchés. Depuis le 1er janvier, cette dérogation mise en place en 2022 pour soutenir les ménages face à l’inflation est suspendue, suscitant l’inquiétude des consommateurs comme des distributeurs.
Jusqu’à la fin de l’année 2024, les titres-restaurant pouvaient être utilisés pour acquérir des produits tels que des pâtes, du riz ou encore des conserves dans les grandes surfaces. Cette mesure exceptionnelle, adoptée pendant la crise économique liée à la pandémie et prolongée face à l’envolée des prix alimentaires, a bénéficié à de nombreux foyers. Cependant, elle a aussi généré des tensions, notamment du côté des restaurateurs. Selon plusieurs organisations professionnelles, l’extension de cette utilisation a détourné une partie du chiffre d’affaires des restaurateurs vers les supermarchés. Ces derniers, qui bénéficiaient auparavant de 25 % des transactions en titres-restaurant, ont vu leur part grimper à plus de 33 %, provoquant une baisse notable dans les restaurants traditionnels.
Les élus devront trancher sur la réintroduction de cette mesure suspendue depuis le début de l’année.
Le vote du Sénat revêt une importance majeure pour l’ensemble des parties concernées : salariés, restaurateurs et grandes surfaces. En cas d’adoption, cette mesure pourrait permettre à des millions de Français de continuer à amortir l’impact de l’inflation sur leur pouvoir d’achat. Mais une prolongation mal encadrée pourrait également aggraver les déséquilibres entre secteurs.
Les discussions s’annoncent animées, d’autant que l’Assemblée nationale, majoritairement favorable à la mesure, pourrait amender ou repousser la position sénatoriale.