Le RN s’oppose fermement au budget 2025 : Jean-Philippe Tanguy critique la stratégie du gouvernement

Entrevue 1

Lors de son passage sur France 3, ce dimanche 27 octobre 2024, Jean-Philippe Tanguy, chef de file du Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale pour le budget, a confirmé que son groupe parlementaire votera contre le projet de loi de finances 2025. Il a déploré l’absence de réponse du Premier ministre Michel Barnier aux « propositions concrètes » du RN concernant ce budget, soulignant l’opposition persistante de son parti à certaines mesures controversées.

Le député de la Somme a notamment exprimé sa désapprobation envers la réintroduction possible de la taxe sur l’électricité à un niveau supérieur à celui d’avant la crise du Covid-19. Bien que cette augmentation ait été supprimée lors des récents débats parlementaires, Tanguy craint que le gouvernement ne rétablisse cette disposition controversée.

Une stratégie gouvernementale critiquée

Interrogé sur l’éventualité de recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer le budget sans vote, Tanguy a mis en garde contre une approche qu’il juge « perfide » et « machiavélique » de la part de Michel Barnier. Selon lui, le Premier ministre pourrait chercher à épuiser les délais parlementaires en usant de l’article 47 de la Constitution, qui permet au gouvernement de saisir le Sénat si l’Assemblée nationale n’a pas statué sur le projet de loi de finances au bout de 40 jours. Cette échéance interviendrait le 21 novembre.

Le député RN a dénoncé ce qu’il considère être une tentative délibérée de « fatiguer le Parlement » en prolongeant les débats sans apporter de réponses concrètes. « Sous ses airs de sage, de personne tranquille, Michel Barnier montre un visage machiavélique », a-t-il affirmé, estimant qu’une telle manœuvre serait inédite sous la Ve République.

Des débats en suspens

Les discussions à l’Assemblée sur la partie recettes du budget 2025 se sont achevées samedi sans que le texte ne soit totalement examiné. Elles reprendront le mardi 5 novembre. Cette situation alimente les craintes d’un recours à des procédures constitutionnelles pour contourner l’opposition, alors que les débats ont déjà mis en lumière des divisions profondes sur les mesures proposées.

En adoptant une position de blocage sur le projet de loi de finances, le Rassemblement national espère peser dans les négociations et marquer son opposition aux choix budgétaires du gouvernement, qu’il juge contraires aux intérêts des Français.

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