Le RN se dit ouvert à une entrée de Xavier Bertrand au gouvernement, sauf à Matignon

Entrevue 1

L’éventuelle nomination de Xavier Bertrand dans le futur gouvernement Bayrou semble ne plus être un sujet de veto absolu pour le Rassemblement national (RN). Alors qu’à l’été dernier, le parti lepéniste avait fermement rejeté l’idée de voir le président des Hauts-de-France à la tête de Matignon, le ton semble aujourd’hui s’être adouci.

Sébastien Chenu, député RN du Nord et vice-président de l’Assemblée nationale, a déclaré ce vendredi sur RTL que si Xavier Bertrand était nommé ministre, son parti ne s’y opposerait pas systématiquement. « Si Xavier Bertrand est demain secrétaire d’État au Tourisme, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? », a-t-il affirmé avec une pointe de dédain.

Une ligne rouge à Matignon, mais plus au gouvernement

À l’été 2024, la simple perspective de voir Xavier Bertrand à Matignon avait provoqué une levée de boucliers du RN, ses relations conflictuelles avec Marine Le Pen et ses alliés en Hauts-de-France étant encore trop fraîches. Bertrand avait notamment décrit ses élections régionales de 2021 comme une réussite ayant permis de « briser les mâchoires du Front national ». Ces propos avaient suscité l’indignation de Marine Le Pen, qui lui avait répondu en dénonçant « un discours de racaille de banlieue ».

Désormais, Chenu nuance cette opposition, affirmant que le RN considérerait une nomination ministérielle comme « une mauvaise manière » ou « un mauvais signal », mais pas un motif de censure immédiate. « C’est une ligne rouge s’il était à Matignon. Si demain il est dans un gouvernement, on trouvera que c’est une très mauvaise manière qui nous est faite. Mais si on devait censurer, ce serait sur le fond du budget », a-t-il précisé.

Bayrou attendu sur son casting

François Bayrou, chargé de former un nouveau gouvernement avant Noël, n’a donné aucune indication sur la possible entrée de Xavier Bertrand dans l’équipe ministérielle. Cependant, le nom du président des Hauts-de-France revient avec insistance dans les discussions politiques, notamment pour un portefeuille de poids.

Malgré ses réticences historiques, le RN semble vouloir concentrer ses efforts sur les grandes orientations budgétaires et les choix stratégiques du futur gouvernement, plutôt que de s’opposer frontalement à une nomination qu’il jugerait provocatrice mais non fondamentale. La clarification apportée par Sébastien Chenu marque une évolution dans la stratégie d’opposition du RN, alors que l’hypothèse d’une cohabitation entre des figures antagonistes de la scène politique semble plus probable que jamais.

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