Alors que se termine le 106e congrès des maires de France et des présidents d’intercommunalités, Julien Sanchez s’est confié à Entrevue.
Ancien maire de Beaucaire et désormais député européen, il vient d’être nommé directeur de campagne des élections municipales pour le Rassemblement national.
« Notre objectif n’est pas dans la quantité mais dans la qualité ».
Dans déjà un an et demi, des millions de Français se rendront à nouveau aux urnes pour choisir le maire de leur commune. Une élection de première importance puisqu’elle impactera les résultats des prochaines départementales, régionales et sénatoriales.
« On a jamais commencé aussi tôt la préparation d’élections municipales au niveau national. Il faut soigner la qualité plutôt que la quantité. Il y avait une élection municipale partielle à Rocagne ce week-end. Le RN n’avait pas présenté de liste depuis plus de vingt ans dans cette ville des Bouches-du-Rhône, et notre candidat a fait 33% au premier tour, la maire sortante est arrivée troisième. Ce phénomène est le meilleur indicateur des victoires à venir sur le reste du territoire. »
Pour le parti de Jordan Bardella, les candidatures à l’investiture ouvriront dès le mois de décembre. Les candidats peuvent d’ores et déjà déposer leur candidature sur une plateforme dédiée jusqu’en janvier 2026.
Un manque de reconnaissance accru des maires par l’État centralisateur
À l’occasion du Congrès des maires de France, ils étaient des dizaines d’élus à arborer une écharpe noire au lieu de la traditionnelle tricolore en marque de protestation. Selon une dernière enquête Cevipof pour l’AMF, seuls 27% des maires interrogés estiment aujourd’hui bénéficier de « la reconnaissance de l’Etat » et de ses services, contre près de 40% en 2020.
« L’Etat se sert des élus locaux en comptant parfois uniquement sur les municipalités pour des problématiques pourtant régaliennes comme le secteur de la santé. À chaque fois qu’on a besoin de faire le sale boulot on s’adresse aux élus locaux, par contre quand on a besoin d’aide l’État n’est pas là », explique Julien Sanchez (RN).
Dans ce congrès placé sous le signe du mécontentement, les maires pointent des pressions budgétaires et des difficultés liées au « millefeuille » administratif.
« Au lieu de faire des économies sur les mauvaises dépenses de l’Etat, ce dernier cherche à en faire sur le dos des collectivités ».
Budget 2025 : Julien Sanchez dénonce l’amateurisme des instances européennes
Fort de son expérience d’élu local après 10 ans de mandat à la mairie de Beaucaire, Julien Sanchez est depuis juin 2024 élu député européen. Engagé au sein de la commission de contrôle au budget, il pointe l’amateurisme des instances européennes
« L’argent public est géré n’importe comment. Quand on a été maire et qu’on regarde au centime près les factures, on est scandalisé de voir qu’à l’Union européenne des millions d’euros ne représentent rien. On constate un taux d’erreur de 5,6% dans les dépenses : la France est un des rares pays contributeurs nets au budget de l’Union européenne et on se permet de gaspiller l’argent des Français ».
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