Le RN en retrait après les législatives : une stratégie de discrétion avant la rentrée politique

25 août, 2024 / Entrevue

Après la désillusion des élections législatives de juillet 2024, le Rassemblement National (RN) a opté pour un été marqué par une discrétion inhabituelle. Marine Le Pen et Jordan Bardella, les figures de proue du parti, ont choisi de se retirer temporairement de la scène politique, profitant de vacances bien méritées après un échec cuisant.

Malgré l’augmentation significative du nombre de ses députés, passant de 89 à 126, le RN n’a pas réussi à obtenir une influence décisive à l’Assemblée nationale. Ce revers a poussé les dirigeants du parti à revoir leur stratégie, en se concentrant sur un travail de fond plutôt que sur une présence médiatique estivale. Pendant que d’autres forces politiques occupaient le devant de la scène, le RN a préféré se faire discret, un choix qui suscite des interrogations sur la suite de leur action politique.

Un retrait stratégique pour mieux préparer l’avenir

Le silence du RN cet été contraste avec l’agitation des autres partis, notamment la gauche, qui a cherché à maintenir une dynamique malgré des résultats mitigés. Le parti d’extrême droite, en revanche, semble avoir misé sur une période de réflexion et de restructuration interne. Marine Le Pen et Jordan Bardella ne seront reçus par Emmanuel Macron que le lundi 26 août, un signe que le parti ne se presse pas pour revenir sous les feux des projecteurs.

Cette discrétion s’explique en partie par une volonté de réorganiser les structures locales du parti, un besoin devenu urgent après les législatives. Des audits sont en cours dans les fédérations pour éliminer les éléments problématiques et renforcer les équipes locales. Le RN souhaite également se préparer pour de futures échéances, notamment les municipales de 2026, en se concentrant sur l’implantation locale et en évitant les erreurs du passé.

Une rentrée sous le signe de la prudence et de la stratégie

La rentrée politique du RN sera marquée par un retour progressif, loin des grands rassemblements traditionnels. Le parti prévoit un séminaire à l’Assemblée nationale mi-septembre, plutôt que les universités d’été habituelles, montrant ainsi sa volonté de se concentrer sur l’essentiel. Marine Le Pen, quant à elle, sera de nouveau sous les projecteurs fin septembre, cette fois-ci pour un procès concernant le détournement présumé de fonds européens.

Bien que le RN ait été écarté des postes clés à l’Assemblée, le parti ne compte pas rester en marge des débats politiques. Avec ses 126 députés, Marine Le Pen a clairement indiqué que le RN ne soutiendrait aucun gouvernement incluant des membres de La France Insoumise ou des écologistes. Cette position souligne la volonté du parti de peser sur les débats parlementaires, tout en préparant une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale en 2025, que Jordan Bardella et ses collègues jugent inévitable.

Un avenir incertain, mais une détermination intacte

En attendant, le RN se concentre sur la refonte de son image et la consolidation de son influence locale, en espérant éviter les polémiques qui ont entaché les dernières campagnes. Le parti se projette déjà vers les futures échéances, convaincu que le paysage politique actuel mènera inévitablement à une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale. Pour Marine Le Pen et Jordan Bardella, l’heure est à la prudence et à la préparation, plutôt qu’à l’agitation médiatique.

Ainsi, le Rassemblement National, en retrait cet été, se prépare à revenir en force sur la scène politique, avec une stratégie à long terme qui pourrait bien surprendre lors des prochaines échéances.