Le rappeur et producteur américain Sean « P. Diddy » Combs, figure emblématique de l’industrie musicale, sera jugé au printemps 2025 pour des accusations graves de trafic sexuel et d’extorsion. Jeudi 10 octobre, le juge fédéral Arun Subramanian a fixé le début du procès au 5 mai 2025 et a ordonné le maintien en détention de l’artiste, actuellement emprisonné depuis son arrestation en septembre dernier.
P. Diddy, 54 ans, est soupçonné d’avoir dirigé pendant des années un réseau de trafic sexuel, exploitant notamment de jeunes femmes et des mineures. Selon les procureurs, l’accusé aurait utilisé son empire musical, notamment son label Bad Boy Entertainment, pour orchestrer des soirées surnommées « Freak Offs » durant lesquelles ses victimes étaient contraintes à des actes sexuels. Plus de 120 victimes, dont 25 mineures au moment des faits, se sont manifestées dans le cadre de cette affaire, rapportent leurs avocats.
Les procureurs ont décrit l’artiste comme un prédateur sexuel violent, utilisant alcool et drogues pour manipuler ses victimes, et enregistrant les scènes d’abus. À l’audience, la procureure Emily Johnson a précisé que près d’une centaine d’appareils électroniques saisis lors de perquisitions dans les propriétés de Combs en mars dernier contiennent encore des éléments d’enquête inédits, laissant présager de nouvelles accusations à son encontre.
En plus du procès pénal, P. Diddy fait face à plusieurs plaintes au civil, déposées par ses victimes présumées, qui réclament justice et des dommages-intérêts. Ces accusations surviennent après un précédent scandale à l’automne 2023, où la chanteuse Cassie, ex-compagne de l’artiste, l’avait accusé de viol avant de conclure un arrangement financier à l’amiable.
Pour l’heure, P. Diddy maintient son innocence et plaide non coupable. Le procès, qui promet d’être très médiatisé, pourrait profondément marquer la carrière et l’image de celui qui fut l’une des plus grandes icônes du rap et du hip-hop de la côte Est américaine.