Avec Laurent Lafitte dans un rôle intense et inattendu, David Oelhoffen adapte le roman primé de Sorj Chalandon, Le Quatrième Mur, dans un drame poignant qui explore la quête utopique de réconciliation par l’art, au cœur du Liban en guerre. Ce film sortira en salles le 15 janvier 2025.
Le récit nous transporte en 1982, en pleine guerre civile libanaise. Georges (incarné par Laurent Lafitte), à la demande de son ami mourant Samuel (Simon Abkarian), accepte une mission presque impossible : monter une représentation d’Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth, avec une troupe d’acteurs issus de communautés religieuses et politiques opposées. Cette pièce, symbole de résistance et d’humanité, devient le fil conducteur d’un projet audacieux dans un pays déchiré par les conflits.
Guidé par Marwan, un chauffeur druze, Georges se heurte à la dure réalité des tensions communautaires, mais également à l’impact personnel de cette aventure, amplifié par sa relation naissante avec Imane, une institutrice palestinienne.
David Oelhoffen restitue avec intensité la prose mêlant lyrisme et réalisme de Sorj Chalandon, ancien reporter de guerre. La caméra, immersive et nerveuse, suit de près les épreuves de Georges, offrant une mise en scène proche du documentaire. Les scènes dans les camps de Sabra et Chatila rappellent avec une justesse saisissante les horreurs des conflits, tout en soulignant l’absurdité et l’impact humain de la guerre. Laurent Lafitte surprend par sa performance nuancée, incarnant un homme dépassé par l’ampleur de son entreprise mais déterminé à honorer sa promesse.
« Le Quatrième Mur » interroge la place de l’art dans des contextes d’extrême violence. Peut-il être un instrument de paix, ou reste-t-il une simple illusion face à la réalité des conflits ? Le film explore également les dilemmes moraux liés à l’engagement, à la promesse, et à l’impact des guerres sur les individus.
Porté par un casting de qualité, incluant Simon Abkarian et Manal Issa, le film dépeint également un Liban fracturé où les gestes artistiques apparaissent comme des instants fragiles d’humanité. Cette adaptation entre en résonance avec les tensions contemporaines au Moyen-Orient, offrant une réflexion universelle sur la possibilité de réconciliation.
Avec Le Quatrième Mur, David Oelhoffen livre une œuvre poignante, une « trêve poétique » au milieu du chaos, qui marque autant par sa profondeur émotionnelle que par sa résonance actuelle. Ce drame historique intense promet de captiver les amateurs de récits humanistes et de cinéma engagé.