Le PS refuse de soutenir la proposition du RN sur l’abrogation de la réforme des retraites
Le Parti socialiste a pris une position ferme face à la proposition de loi du Rassemblement national (RN) visant à abroger la réforme des retraites. Les 66 députés socialistes ne voteront pas en faveur de ce texte, qui sera examiné à l’Assemblée nationale le 31 octobre prochain. «Nous ne votons ni ne nous associons à aucune initiative du Rassemblement national», a affirmé le PS dans un communiqué publié ce mardi. Ce refus compromet les chances d’adoption de la proposition de loi présentée par Marine Le Pen et ses troupes.
Cette initiative du RN intervient dans le cadre de leur « niche parlementaire », journée au cours de laquelle le parti d’extrême droite est libre de fixer l’ordre du jour. Le texte propose de revenir sur la réforme des retraites du président Emmanuel Macron, qui a relevé l’âge de départ à 64 ans, ainsi que sur celle adoptée sous François Hollande. Pourtant, malgré une opposition partagée sur cette réforme, le PS refuse de se ranger derrière le RN, arguant que cette proposition repose sur «un triple mensonge» : politique, institutionnel et social.
Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, a déclaré que la proposition du RN n’a «aucune chance d’aboutir», notamment en raison de l’absence de représentation du parti au Sénat. «C’est un coup de communication sans lendemain», fustige le PS. Les socialistes comptent plutôt déposer un amendement visant à abroger la réforme Macron lors de l’examen du budget de la Sécurité sociale (PLFSS), estimant que ce véhicule législatif est plus approprié pour tenter de faire aboutir une telle initiative.
Alors que certains députés de gauche, comme Raphaël Arnault de La France Insoumise, envisagent de soutenir le texte du RN, les socialistes veulent se concentrer sur une alternative plus solide. Si le gouvernement venait à recourir à l’article 49.3, le PS prévoit également de soutenir la proposition de loi d’abrogation que défendra La France Insoumise dans le cadre de sa propre niche parlementaire, prévue pour le 28 novembre. L’objectif étant de lancer une véritable «navette parlementaire» avec le soutien du Sénat, une perspective que le RN ne peut pas garantir en raison de son absence dans la chambre haute.
En résumé, le Parti socialiste entend rester fidèle à ses principes en refusant de s’associer au Rassemblement national, préférant miser sur des stratégies législatives plus robustes pour abroger la réforme des retraites d’Emmanuel Macron. Le débat au sein de la gauche demeure toutefois vif, certains craignant que ce choix ne soit mal compris par leurs électeurs, pour qui l’abrogation de cette réforme reste une priorité.
