Le PS doit-il se réinventer ? Nicolas Mayer-Rossignol critique l’inaction et prône le compromis
Nicolas Mayer-Rossignol, maire socialiste de Rouen et premier secrétaire délégué du Parti socialiste (PS), se distingue par son opposition à la ligne d’union de la gauche défendue par Olivier Faure, le premier secrétaire du parti. Dans une interview accordé au Figaro ce mercredi, il défend l’idée que le PS doit activement participer aux discussions avec le gouvernement, notamment sur la nomination du futur premier ministre, et non se retrancher dans l’opposition.
Mayer-Rossignol critique vivement la décision d’Emmanuel Macron de refuser la nomination de Lucie Castets à Matignon, qualifiant cela de « déni de démocratie ». Il estime que le président commet une erreur en anticipant le vote de l’Assemblée nationale sur sa nomination, illustrant ainsi une conception obsolète et autoritaire de la présidence.
Contrairement à Olivier Faure, qui prône un retrait des discussions, Mayer-Rossignol appelle à une participation active du PS. Selon lui, la politique ne se fait pas en restant passif. « La politique de la chaise vide finit toujours par porter préjudice à celui qui la porte », affirme-t-il, insistant sur la nécessité de traduire en actes les messages envoyés par les électeurs lors des législatives.
Face aux critiques de La France insoumise, qui considère cette position comme une trahison, Mayer-Rossignol se montre indifférent. Il fustige les leaders de ce mouvement, les accusant de brasser du vent sans apporter de solutions concrètes. Pour lui, la politique réelle se construit sur des compromis et des actions tangibles, loin des discours théâtraux.
Quant à la motion de destitution que La France insoumise prévoit de déposer contre Emmanuel Macron, Mayer-Rossignol la juge ridicule et contre-productive. Il rappelle que le président dispose de la légitimité du suffrage universel et que cette procédure de destitution n’a aucune chance d’aboutir.
Interrogé sur l’avenir du PS et le rôle d’Olivier Faure, Mayer-Rossignol esquive la question, préférant insister sur la nécessité de faire vivre la démocratie interne du parti. Il souligne que le PS doit rester un parti fort, capable de rassembler ses différentes sensibilités.
Enfin, il se dit favorable à la nomination d’un premier ministre social-démocrate, tel que Bernard Cazeneuve, qu’il décrit comme un homme d’État libre et indépendant. Selon lui, l’essentiel est de soutenir un projet qui va dans le sens des réformes de gauche, notamment sur les retraites, les salaires, et les services publics, plutôt que de s’opposer par principe.
Pour Mayer-Rossignol, la priorité est claire : améliorer la vie des citoyens en participant activement aux réformes, plutôt que de se cantonner à une opposition stérile.