Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas en octobre, le Hezbollah libanais a intensifié ses échanges de tirs avec Israël, un acte qui s’inscrit dans son soutien au groupe palestinien. Cette situation a provoqué de vives critiques au sein du Liban, notamment de la part du chef des Forces Libanaises (FL), Samir Geagea, qui a accusé le Hezbollah d’avoir engagé le pays dans une guerre sans le consentement de ses citoyens.
Lors d’un discours adressé à ses partisans au nord de Beyrouth, Geagea a dénoncé ce qu’il qualifie de «confiscation» de la décision des Libanais en matière de guerre et de paix. Il a affirmé que le Hezbollah a imposé une guerre que les Libanais rejettent majoritairement et sur laquelle le gouvernement n’a pas été consulté. Selon lui, cette guerre ne sert pas les intérêts du Liban, ni ceux des Palestiniens à Gaza.
Le Hezbollah, soutenu par l’Iran et seul groupe armé à avoir conservé ses armes après la guerre civile libanaise, est souvent décrit par ses partisans comme un rempart contre Israël. Cependant, ses détracteurs, dont Geagea, considèrent le groupe comme une «État dans l’État» qui compromet la souveraineté du Liban.
Geagea a appelé le gouvernement libanais à intervenir pour mettre fin à cette «guerre absurde» avant qu’elle ne se transforme en un conflit de plus grande envergure qui pourrait déstabiliser davantage la région. Cette prise de position intervient alors que le sud du Liban est le théâtre de combats intenses ayant entraîné le déplacement de plus de 110.000 personnes et la mort de 607 personnes, principalement des combattants du Hezbollah, ainsi que 132 civils.
Malgré l’intensité des violences, les deux parties ont montré une certaine retenue, tentant d’éviter une escalade qui pourrait embraser l’ensemble de la région.