Le prince Harry sera-t-il expulsé des États-Unis ?

Entrevue 1

L’un des candidats potentiels à une expulsion des États-Unis est le prince Harry, en raison de la possible divulgation des documents liés à sa demande de résidence. Mercredi, un tribunal de Washington a tenu une audience pour examiner les accusations selon lesquelles il aurait omis de mentionner sa consommation passée de drogues dans sa demande, une situation inédite depuis l’arrivée de Donald Trump à la présidence.

Lors de l’audience, le juge Carl Nichols, en charge du dossier depuis deux ans, a indiqué être favorable à la divulgation de certaines parties des preuves confidentielles fournies par le gouvernement américain. Il a exprimé son souhait de publier « le maximum d’informations possible » afin de clarifier les conditions de l’entrée du prince aux États-Unis.

Une expulsion en cas de faute
La Heritage Foundation, un groupe conservateur américain, a engagé des poursuites contre le département de la Sécurité intérieure afin d’obtenir les documents relatifs au visa du prince. L’objectif est de vérifier s’il a déclaré sa consommation de drogues lors de sa demande de résidence, notamment après la publication de son autobiographie Spare en 2023, où il admettait avoir consommé de la cocaïne et d’autres substances. Or, ces informations devaient obligatoirement figurer dans le formulaire de demande de visa avant son installation en Californie en 2020 avec Meghan Markle.

Cependant, selon un article du Times britannique publié aujourd’hui, le prince, désormais âgé de 40 ans, pourrait ne pas avoir mentionné cette consommation dans sa demande, un fait que l’administration Biden aurait refusé de rendre public. Si cette omission est avérée, il risquerait l’expulsion.

Le juge a souligné qu’il privilégiait « la transparence maximale tant que cela ne porte pas atteinte à la vie privée du prince » et a demandé au Département de la Sécurité intérieure d’examiner à nouveau les documents à divulguer tout en continuant à censurer certaines informations. De son côté, l’avocat du ministère, John Bardo, a affirmé que les documents contiennent « de nombreuses informations que nous cherchons à protéger » et a rappelé que le juge avait pris une décision en septembre dernier « sur la base des preuves examinées ».

Trump : « Je ne le protégerai pas. »
Le président Trump a le pouvoir d’ordonner aux agences fédérales de publier ces documents. C’est pourquoi Nile Gardiner, directeur du Margaret Thatcher Center for Freedom, affilié à la Heritage Foundation, l’a encouragé à le faire. Il a déclaré au Times : « Nous espérons qu’avec un nouveau président, il y aura plus de transparence. Les Américains ont le droit de savoir si le prince a été honnête dans sa demande et s’il a bénéficié d’un traitement de faveur. »

Lors de sa campagne électorale, Trump a affirmé qu’il envisagerait d’expulser Harry s’il s’avérait qu’il avait menti dans sa demande. Il a déclaré à un journaliste : « Je ne le protégerai pas. C’est impardonnable. Il sera seul si cela dépend de moi. » Pour sa part, l’avocat Gardiner a exprimé sa certitude que « si le prince a menti dans sa demande d’immigration, ce qui constitue une infraction pénale, il sera expulsé ».

Néanmoins, certains experts estiment que, même si Trump a le pouvoir d’ordonner son expulsion, l’issue de l’affaire pourrait dépendre du statut d’entrée du prince aux États-Unis. S’il est arrivé avec un visa A-1, réservé aux chefs d’État et diplomates, ou s’il possède une carte verte, il pourrait disposer de plus de recours juridiques pour contester son expulsion.

Thumbnail