Le PDG du groupe NRJ, Jean-Paul Baudecroux, s’est exprimé pour la première fois sur la décision de l’Arcom de ne pas renouveler la fréquence TNT de NRJ12. Dans une interview exclusive accordée au Figaro, il a qualifié cette décision de « grave, incompréhensible et injuste ». Tombée le 24 juillet dernier, elle oblige NRJ12, ainsi que la chaîne C8, à cesser leur diffusion en février 2025.
Baudecroux a exprimé son choc face à une décision qu’il estime être un coup dur pour les équipes du groupe, notamment celles de la chaîne et du pôle télévision. Il a aussi dénoncé l’absence de justification claire de la part de l’Arcom, affirmant que NRJ12 a toujours rempli ses engagements et fidélisé un public jeune, essentiel pour l’avenir de la télévision. « Priver les jeunes d’une chaîne comme NRJ12, c’est les pousser vers les excès des réseaux sociaux », a-t-il averti, insistant sur le rôle stratégique de la chaîne pour les 15-34 ans.
Un engagement pour renouveler les programmes
Bien que NRJ12 ait souvent été critiquée pour le manque de programmes inédits, Baudecroux a souligné les efforts entrepris pour améliorer la grille de programmation. « J’étais prêt à casser ma tirelire ! », a-t-il déclaré, affirmant que des engagements avaient été pris lors des auditions avec l’Arcom pour augmenter la proportion de programmes originaux. Selon lui, cette décision risque de déstabiliser le marché publicitaire et de renforcer la domination des grands groupes audiovisuels, ce qui pourrait augmenter les coûts pour les annonceurs.
Le groupe NRJ a décidé de contester cette décision devant le Conseil d’État, remettant en cause la procédure de « présélection » des chaînes, que Baudecroux estime non conforme à la loi. Il a également écarté toute possibilité de survie pour NRJ12 en dehors de la TNT, affirmant que la chaîne serait reléguée à des positions peu visibles sur les autres plateformes, avec un impact direct sur l’audience et le chiffre d’affaires.
Une centaine d’emplois en jeu
Outre les conséquences économiques, Baudecroux a averti que la disparition de NRJ12 pourrait entraîner la fin du pôle télévision du groupe, mettant en péril une centaine d’emplois. « Si la décision de l’Arcom était maintenue, pour nous, il s’agira d’un accident industriel », a-t-il conclu, en rappelant que le groupe NRJ est un exemple de réussite à la française dans les médias, avec ses radios écoutées par 10 millions de personnes chaque jour.
La bataille juridique se poursuit, avec des enjeux importants pour l’avenir du groupe NRJ, mais aussi pour le paysage audiovisuel français.