Le patron de Boeing face aux sénateurs, entre mea culpa et promesses de rédemption

Le patron de Boeing face aux sénateurs, entre mea culpa et promesses de rédemption

Six ans après les crashs meurtriers de deux Boeing 737 MAX 8 ayant coûté la vie à 346 personnes, le géant de l’aéronautique tente de redorer son image. Ce mercredi, son PDG Kelly Ortberg présente ses excuses devant une commission sénatoriale, reconnaissant des « graves faux pas » et promettant de « faire le serment de procéder à tous les changements nécessaires ».

Un passé qui ne passe pas

Face aux familles endeuillées, dont certaines seront présentes dans la salle, le dirigeant de Boeing compte exprimer ses condoléances et assumer la part de responsabilité de l’entreprise dans les catastrophes d’octobre 2018 et de mars 2019. L’avionneur a reconnu que le logiciel MCAS, censé éviter les décrochages, a joué un rôle déterminant dans les crashs de deux appareils neufs. Depuis, Boeing peine à se remettre. Malgré des remaniements internes, des audits de sécurité et des restructurations à répétition, l’image du groupe reste entachée. L’incident en vol survenu en janvier 2024 sur un 737 MAX 9 d’Alaska Airlines n’a fait qu’aggraver le doute persistant sur la fiabilité de l’avionneur.

Rebâtir la confiance, sauver l’icône

« Boeing a effectué de graves erreurs – et c’est inacceptable », déclare Ortberg dans un message interne aux 160 000 employés, publié mardi soir. Il y détaille les grandes lignes de sa stratégie pour remettre le groupe sur les rails : renforcement des contrôles qualité, hausse des formations, simplification des processus industriels, et surtout, une culture de sécurité que le dirigeant veut « remettre au cœur de l’ADN de l’entreprise ». Le PDG assure que Boeing commence à « voir le bout du tunnel », mais reconnaît que la transformation prendra du temps. Il vante aussi l’importance économique de l’entreprise — 1,8 million d’emplois soutenus aux États-Unis et 84 milliards de dollars de retombées annuelles — alors que le pays s’apprête à annoncer de nouveaux droits de douane. La rédemption de Boeing passera par la transparence, la rigueur, et une preuve tangible que le ciel peut redevenir un espace de confiance. Pour l’instant, Ortberg parle de promesses. Les sénateurs, eux, attendent des preuves. Et les familles, une justice.

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