Les eurodéputés ont franchi une étape significative dans la réforme de la politique migratoire européenne en adoptant, lors d’une session historique à Bruxelles ce mercredi, le « Pacte sur la migration et l’asile », composé de dix textes clés. Cette décision marque un moment crucial après des années de débats houleux et de tensions parmi les Vingt-Sept.
Malgré les contestations des militants des droits humains, qui ont interrompu brièvement la session plénière, le Parlement européen a entériné cette réforme ambitieuse. La présidente du Parlement, Roberta Metsola, a salué cette avancée comme étant une « page d’Histoire » pour l’Union européenne.
Le « Pacte sur la migration et l’asile » vise à réformer en profondeur le processus d’accueil et de traitement des migrants arrivant aux frontières de l’UE. L’objectif est de garantir un système plus efficace et équitable, tout en assurant la sécurité des frontières et le respect des droits fondamentaux des migrants.
Une des principales innovations de cette réforme est la mise en place d’un « filtrage » obligatoire des migrants dès leur arrivée aux frontières de l’UE. Ce processus permettra d’identifier rapidement les personnes éligibles à l’asile et celles qui doivent être renvoyées dans leur pays d’origine.
De plus, le « Pacte sur la migration et l’asile » maintient le principe selon lequel le premier pays d’entrée dans l’UE est responsable de la demande d’asile d’un migrant. Cependant, il introduit un mécanisme de solidarité obligatoire entre les États membres pour soulager les pays les plus affectés par les flux migratoires.
Cette réforme, saluée comme un « énorme pas pour l’Europe » par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, doit désormais être formellement approuvée par les États membres. Les négociateurs espèrent une adoption finale avant les élections européennes de juin, avec pour objectif une mise en œuvre complète d’ici 2026.
En parallèle de cette réforme interne, l’UE intensifie ses efforts pour renforcer ses accords avec les pays d’origine et de transit des migrants, notamment en Afrique du Nord, afin de réduire les flux migratoires irréguliers aux frontières de l’Union.
Malgré les critiques de certains groupes de défense des droits humains, qui s’inquiètent notamment des conditions de détention des migrants et de la « criminalisation » de l’immigration, le « Pacte sur la migration et l’asile » représente une tentative importante de l’UE pour faire face aux défis complexes de l’immigration en Europe.